Barack Obama attendu en Afrique du Sud, l’inquiétude persiste sur la santé de Mandela

Après son passage par le Sénégal, Barack Obama est attendu dans la soirée du vendredi 28 juin en Afrique du Sud. Durant cette visite du président américain, il sera largement question de Nelson Mandela, dont l’état de santé s’est amélioré mais restait critique au 21e jour de son hospitalisation.

Des Sud-Africains en prière le 27 juin 2013 devant la clinique où est hospitalisé Nelson Mandela. © AFP

Des Sud-Africains en prière le 27 juin 2013 devant la clinique où est hospitalisé Nelson Mandela. © AFP

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Publié le 28 juin 2013 Lecture : 4 minutes.

Après le Sénégal et Macky Sall, la prochaine étape de la tournée africaine de Barack Obama sera l’Afrique du Sud, où il est attendu dans la soirée de vendredi. La visite du premier président noir des États-Unis intervient alors que Nelson Mandela, le père de la nation arc-en-ciel, est toujours dans un état critique à l’hôpital de Pretoria où il est soigné depuis trois semaines. Aucune rencontre ne devrait avoir lieu entre les deux hommes.

Jeudi, à Dakar, au premier jour de sa tournée, Barack Obama a rendu un hommage vibrant à celui qui fut lui aussi le premier président noir de son pays. « Il est un héros pour le monde », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Quand il quittera cette terre (…), nous savons tous, je pense, que son héritage vivra à travers les âges. »

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La famille de l’ancien président sud-africain a pour la première fois évoqué publiquement, jeudi, la perspective de sa mort « d’un moment à l’autre », au 20e jour de son hospitalisation. « Il est nettement mieux aujourd’hui qu’il ne l’était lorsque je l’ai vu hier soir », a pour sa part déclaré le président Jacob Zuma en début d’après-midi, peu après être passé à l’hôpital de Pretoria, où le symbole mondial de la paix et de la réconciliation est traité depuis le 8 juin pour une grave infection pulmonaire.

Folie médiatique

À près de 95 ans, Nelson Mandela, qui a passé vingt-sept de sa vie dans les geôles du régime raciste d’apartheid, reste toutefois dans un état « critique mais stabilisé », a ajouté la présidence. Jacob Zuma avait laissé craindre une mort imminente de son illustre prédécesseur, en annonçant mercredi soir, après une visite à l’hôpital, qu’il renonçait à un voyage au Mozambique. Autre source d’inquiétude : mercredi, Nelson Mandela n’était pas en mesure de respirer sans assistance artificielle.

« Je ne peux que répéter que papa est dans un état très critique », a commenté jeudi sa fille aînée Makaziwe à la radio-télévision publique SABC. « Tout peut arriver d’un moment à l’autre.» Mais « il ouvre les yeux et réagit toujours au toucher », a-t-elle affirmé. Cette bonne nouvelle, la première depuis dimanche, a soulagé ses proches. « Chaque amélioration de la santé de mon grand-père est source de réjouissance », a confié Mandla Mandela, l’aîné de ses petits-fils. « On va continuer à prier et à espérer qu’il se rétablisse. »

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Son aura internationale attire les journalistes de tous les continents, au grand dam de la famille, qui a exprimé jeudi son exaspération. Sa fille Makaziwe a ainsi accusé les journalistes étrangers de se comporter comme des « vautours », irrespectueux des traditions locales. « C’est une épreuve parce que nous devons tout faire au vu et au su de tous », a ajouté Ndileka, une des petites-filles, en désignant les dizaines de journalistes et équipes de télévision campant devant la clinique.

"Vie remarquable"

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Outre les médias, de nombreux Sud-Africains sont venus déposer des gerbes de fleurs et des petits mots devant le Mediclinic Heart Hospital, manifestant leur gratitude envers le père de leur nation. Le Congrès national africain (ANC), ancien mouvement de lutte au pouvoir depuis la chute du régime raciste en 1994, a également affrété des bus pour amener des centaines de ses militants devant l’hôpital. « Nous sommes ici pour célébrer Tata Madiba parce qu’il est malade », a expliqué Nomhlahla Donry, entourés de militants arborant les couleurs vert, or et noir du parti sur des T-shirts barrés de la mention « Votez ANC ».

À 900 kilomètres de là, l’ambiance était plus paisible dans le village d’enfance de Nelson Mandela, Qunu (sud), où il devrait être enterré. Quelques visiteurs prenaient des photos de sa maison.

Plusieurs hauts responsables se sont projetés dans l’après-Mandela : « Sa présence spirituelle doit continuer à vivre », a espéré le ministre à la présidence, Trevor Manuel. « Il nous revient à tous, en cette heure sombre, de penser et de prier pour Nelson Mandela mais aussi de célébrer une vie bien vécue », a ajouté le ministre des Sports Fikile Mbalula.

Messages de soutien

À l’étranger, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a joint sa voix au concert de louanges, relevant que « des gens dans le monde entier ont été inspirés par sa vie remarquable et son exemple ». Quant à l’ancienne chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, elle a adressé dans un tweet « son amour et ses prières à notre grand ami Madiba », l’appelant de son nom de clan, affectueusement adopté par la plupart des Sud-Africains.

Libéré en 1990, Mandela a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d’installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk. Il a été président de 1994 à 1999, restant dans les mémoires comme un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche.

Retiré de la vie publique depuis près de dix ans, il n’est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.

(Avec AFP)

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