Unesco : quatre nouveaux sites africains inscrits au patrimoine mondial
L’Unesco a publié, jeudi 27 juin, la liste définitive des nouvelles inscriptions au patrimoine mondial. Au total, ce sont 19 nouveaux sites qui bénéficient désormais de la reconnaissance et de la protection de l’organisation. Parmi eux, quatre sont africains.
Réunis depuis le 16 juin à Phnom Penh (Cambodge), le comité du patrimoine mondial a révélé ce jeudi la liste définitive des nouveaux sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial. En tout, l’Unesco a validé 19 nouvelles inscriptions sur les 32 dossiers déposés : 14 sites culturels, 5 sites naturels et 3 extensions.
Sélectionnés sur des critères culturels et naturels, les sites inscrits bénéficient d’une meilleure visibilité et peuvent ensuite profiter d’une aide financière et technique de la part du Comité.
En Afrique, sept propositions d’inscriptions avaient été déposées. L’Unesco a finalement décidé de classer deux sites supplémentaires, la vieille ville d’Agadez au Niger et l’Erg du Namib en Namibie. Elle a aussi accepté d’étendre le champ de protection de deux autres sites déjà classés, le parc national du mont Kenya et la zone transfrontalière Maloti-Drackensberg (Lesotho/Afrique du Sud).
- INSCRIPTIONS
NIGER : la vieille ville d’Agadez
© ym-gr ym-g33">CRAterre AM
Considérée comme la « porte du désert », carrefour du commerce caravanier, la cité d’Agadez, au sud-est du désert du Sahara, a été bâtie aux 15e et 16e siècles. Le sultanat de l’Aïr qui s’y installe à cette époque favorise le regroupement de tribus touarègues tout en respectant les anciens campements, ce qui a donné à la ville son dédale de rues original.
Aujourd’hui encore, le centre historique est une importante étape du commerce caravanier. Divisé en onze quartiers aux formes irrégulières, il abrite de nombreuses habitations en terre, le banco, le palais du sultan et de nombreux monuments religieux bien conservés. Le plus remarquable est sans doute le minaret en adobe (brique de terre crue séchée au soleil) de 27 mètres, le plus haut jamais construit dans cette matière.
La ville qui vit principalement du tourisme souffre de l’insécurité qui règne dans le pays. La destination est fortement déconseillée par les pays occidentaux à leurs ressortissants.
NAMIBIE : erg du Namib
© Paul van Schalkwyk
Le site qui s’étend sur plus de trois millions d’hectares au sud-ouest de la Namibie – plus une zone tampon de 899 500 hectares – est le seul désert côtier où l’on trouve de vastes champs de dunes de sable sous l’influence du brouillard.
Le site comprend également des plaines de gravier, des cuvettes côtières, des collines rocheuses, des inselbergs à l’intérieur de l’erg, un lagon côtier, des cours d’eau éphémères…
Le brouillard est la principale source d’eau dans cette région, contribuant à un environnement unique à une si grande échelle. Invertébrés, reptiles et mammifères s’adaptent à une grande variété de micro-habitats et de niches écologiques toujours changeantes.
Le désert du Namib est considéré comme le plus vieux désert du monde car il est soumis à des conditions climatiques arides ou semi-arides depuis au moins 55 millions d’années.
- EXTENSIONS
KENYA : parc national du mont Kenya
© OUR PLACE The World Heritage Col
La superficie ajoutée au Parc naturel du Mont Kenya comprend une zone centrale de près de 20 000 hectares et une zone tampon de presque 70 000 hectares. Le site se trouve entre l’écosystème de montagne afro-tropical et les prairies et savanes d’Afrique de l’Est semi-arides.
L’inscription du parc sur la liste du patrimoine dès 1977 avait pour objectif de protéger les processus biologiques et écologiques dans cette zone. L’extension de la zone classée correspond à la voie traditionnelle de migration des populations d’éléphants entre le mont Kenya et l’écosystème Somali/Masai.
Le Mont Kenya lui-même, deuxième sommet d’Afrique avec 5 199 mètres de hauteur, est un volcan éteint et compte encore douze glaciers, ainsi que quatre sommets secondaires. Avec ses sommets accidentés, couronnés de glaciers et ses pentes moyennes boisées, le Mont Kenya est un paysage très impressionnant.
AFRIQUE DU SUD/LESOTHO : Maloti/Drackensberg
© UNESCO / L. Folin-Calabi
Le classement du site transfrontalier Maloti-Drakensberg a pour but de protéger les prairies à haute altitude et les sommets escarpés de ce que certains qualifient de plus grand « Château d’eau » d’Afrique. Cet endroit est également un sanctuaire pour les oiseaux, mammifères et plantes alpines rares. Parmi les espèces les plus rares : la grue caronculée, l’ibis chauve et le gypaète barbu.
Les sommets les plus élevés du Drakensberg s’adossent aux montagnes Maloti du Lesotho. Ils captent ainsi tous les nuages porteurs de pluie venus de la côte de l’Océan Indien. Les tours de basalte et les hautes terres immaculées de ces montagnes permettent d’acheminer l’eau vers les basses terres à travers de nombreux ruisseaux, qui viennent ensuite grossir les eaux des rivières Tugela et Umzimvubu, qui s’écoulent en direction de l’est, ainsi que celles du principal fleuve sud-africain, l’Orange, qui coule vers l’ouest.
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