Reportage « bidonné » : nouvelle victoire judiciaire pour le journaliste Charles Enderlin

L’homme d’affaires et élu, Philippe Karsenty, a vu sa condamnation pour diffamation confirmée en appel, mercredi 26 juin. Il avait affirmé qu’un reportage du journaliste de France 2, Charles Enderlin, diffusé en 2 000, sur le conflit israélo-palestinien, était « une supercherie ».

Le journaliste de France 2, Charles Enderlin, le 12 mars 2008 à Paris. © Sipa

Le journaliste de France 2, Charles Enderlin, le 12 mars 2008 à Paris. © Sipa

VINCENT-DUHEM_2024

Publié le 27 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

C’est une nouvelle victoire pour le journaliste de France 2, Charles Enderlin, treize ans après la diffusion d’un reportage controversé sur le conflit israélo-palestinien. Assigné en justice pour diffamation après avoir notamment affirmé, en 2004, sur son site, que ce reportage était « une supercherie », une « série de scènes jouées », le fondateur de l’agence de notation des médias Media-Ratings, Philippe Karsenty, a vu sa condamnation, en première instance, confirmée par la cour d’appel de Paris, mercredi 26 juin.

La cour a même alourdi à 7 000 euros, contre un euro en première instance, le montant des dommages et intérêts à verser au journaliste et à la chaîne française.

la suite après cette publicité

« J’accueille cet arrêt avec une grande satisfaction », a commenté Charles Enderlin. « La cour d’appel (…) a contredit l’intégralité [des] affirmations [de M. Karsenty]. Contrairement à ce qu’il déclare, sa vérité n’a pas été établie, a déclaré le journaliste. En outre, il n’a pas été considéré de bonne foi. »

« France Télévisions et Charles Enderlin se félicitent de cette décision qui vient sanctionner une grave atteinte à un journaliste », a réagi l’avocate du journaliste, Bénédicte Amblard.

"Ce reportage a été bidonné"

Philippe Karsenty s’est quant à lui dit « serein ». « Je sais que la vérité est en marche, a-t-il ajouté. Ce reportage a été bidonné du début jusqu’à la fin. On le sait, tout le monde le sait. »

la suite après cette publicité

Condamné en première instance en 2006, l’homme d’affaires et élu avait été relaxé en appel en 2008, mais la Cour de cassation avait annulé cette décision en 2012 et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel.

Philippe Karsenty dénonce depuis de longues années les conditions de réalisation de ce reportage, daté de septembre 2000. On y voit notamment le jeune Mohammad al-Durah (12 ans) et son père au milieu d’un échange de tirs entre soldats israéliens et combattants palestiniens. Dans son commentaire audio, Charles Enderlin dit : « Une nouvelle rafale. Mohammad est mort et son père, gravement blessé ». Or, les images ne permettent pas de dire si l’un ou l’autre ont été touchés.

la suite après cette publicité

Mi-mai, le reportage avait été l’objet d’un rapport du gouvernement israélien. Ses conclusions exonèrent l’armée. « Contrairement à l’affirmation du reportage selon lequel l’enfant a été tué, le visionnage par la commission [gouvernementale] des images non montées montre que dans les scènes finales, qui n’ont pas été diffusées par France 2, on voit l’enfant vivant », pouvait-on lire.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires