Laurent Fabius : « La France peut être fière de ce qu’elle a accompli au Mali »

Les Casques bleus de l’ONU se déploieront sur le territoire malien à partir du 1er juillet. Pour les autorités françaises, ce passage de relais à la force onusienne met fin à six mois d’intervention tricolore réussie.

Patrouille de soldats français au Nord-Mali, en mars. © Reuters

Patrouille de soldats français au Nord-Mali, en mars. © Reuters

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Publié le 26 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

Pour la France, une page se tourne au Mali. Mardi 26 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert au déploiement de 12 600 Casques bleus afin de stabiliser le pays. Cette force onusienne de maintien de la paix, baptisée Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), commencera à se déployer sur le territoire malien la semaine prochaine, à partir du lundi 1er juillet.

Les Casques bleus de la Minusma prendront le relais des soldats français et de la force panafricaine (Misma) intervenus en janvier pour chasser des groupes islamistes armés du nord du pays. Mercredi, ce passage de témoin a été l’occasion pour les autorités françaises de dresser le bilan de six mois d’intervention au Mali. Lors d’un point presse commun organisé mercredi 26 juin à Paris, les ministres français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’ont pas manqué de vanter l’action de la France avant l’arrivée des Casques bleus.

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« La sécurité est assurée, le drapeau malien flotte désormais partout, l’aide financière a débuté, et les élections se tiendront dans quelques jours : c’est un succès, et la France peut être fière de ce qu’elle a accompli au Mali », a assuré Laurent Fabius devant les journalistes. « Les terroristes d’Ansar Eddine, d’Aqmi et du Mujao ont été sérieusement désorganisés et en grande partie neutralisés » a pour sa part renchérit Jean-Yves Le Drian. Selon le ministre de la Défense, les troupes françaises sur place découvrent encore des caches d’armes et d’essence, notamment dans la région de Gao. Depuis le début de l’opération Serval, 300 tonnes de munitions ont ainsi été saisies chez l’ennemi. 

Selon les deux hommes, la vigilance reste pourtant de mise. Au Mali, mais également dans les pays voisins du Sahel. Évoquant les récents attentats au Niger ou les menaces terroristes qui pèsent sur le Tchad, Laurent Fabius a affirmé que la France « portait une attention tout particulière à la Libye », dont la partie sud désertique et non-contrôlée est devenue le refuge d’anciens combattants islamistes.

Rétablir la sécurité

Pour les Casques bleus de la Minusma, la mission principale sera de rétablir la sécurité dans les principales villes du Nord-Mali. Mais ils devront également encourager la transition politique à Bamako et aider à organiser l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet prochain. D’après le ministre français des Affaires étrangères, les 8 millions de cartes électorales qui permettront aux Maliens de se rendre aux urnes sont en cours de distribution et seront livrées à temps.

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Côté militaire, le nombre de soldats français encore présents au Mali, avoisinant actuellement les 3 200 hommes, devrait progressivement descendre à un millier d’ici fin 2013. Cette force française réduite, baptisée « Groupement désert », évoluera en soutien de la Minusma, notamment pour mener des opérations antiterroristes. Indépendante de la force onusienne, elle sera dirigée par un général français et restera au Mali « le temps nécessaire » selon Jean-Yves Le Drian. Les troupes tricolores basées en permanence à Ouagadougou, N’Djamena et Niamey pourront par ailleurs intervenir sur le territoire malien en cas de besoin.

La Minusma, elle, absorbera la majorité des forces de la Misma, composée de 6 148 hommes venus d’Afrique de l’Ouest et du Tchad. La force onusienne, qui sera menée par le général rwandais Jean-Bosco Kazura, devrait atteindre sa capacité opérationnelle complète (soit 11 200 soldats et 1 440 policiers) au 31 décembre. Entre-temps, son effectif sera progressivement complété par différents pays contributeurs. Parmi eux pourraient figurer l’Allemagne, la Suède ou encore la Norvège, actuellement en cours de discussion pour participer à cette nouvelle opération de maintien de la paix sur le continent africain.

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Benjamin Roger

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