France : quand l’opposition au mariage pour tous remet l’esclavage à la mode

Paris n’en est plus à une manifestation près. Plus d’un mois après l’adoption de la loi autorisant le mariage homosexuel en France, les opposants continuent de battre le pavé. Sans peur de l’amalgame. Jeudi 27 juin, ils organisent ainsi la « marche des esclaves », censée protester contre la gestation pour autrui, pourtant absente de l’actuelle législation, qui réduirait les femmes en esclavage.

Illustration de la manifestation anti-GPA. © DR

Illustration de la manifestation anti-GPA. © DR

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Publié le 26 juin 2013 Lecture : 1 minute.

La mémoire de l’esclavage serait-elle devenue un outil de communication à la mode ? Après la collection de vêtements « Be my slave » et les bijoux « esclave » de la marque Mango, voilà désormais la manifestation intitulée « La marche des esclaves », qui doit se tenir, jeudi 27 juin, à Paris.

Organisée par un collectif appelé « Les porteuses », celle marche appelle à protester contre la gestation pour autrui, pourtant absente de la loi sur le mariage pour tous, adoptée en France le 17 mai dernier. Surtout, afin de « marquer les esprits », comme l’explique la page Facebook de l’événement, les participants sont invités à venir déguisés en esclaves. Et à se retrouver, pour une apothéose de mauvais goût, au mémorial de l’esclavage, dans le 17è arrondissement de Paris, où est exposée la sculpture « Fers », en hommage au général Dumas, né esclave.

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Crime contre l’humanité

Ce lien scabreux entre l’esclavage et la gestation pour autrui n’est pas nouveau. Jean-François Copé, président de l’UMP, évoquait ainsi, en janvier dernier à l’Assemblée nationale, « les enfants-objets » et les femmes « esclaves modernes » que pourrait créer la légalisation de la pratique. Une attaque en bonne et due forme, sous couvert de débat éthique, contre la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

Si la gestation pour autrui n’a pas été intégrée dans la loi sur le mariage pour tous, la référence à l’esclavage est donc, quant à elle, restée au goût du jour. Au détriment d’un devoir de mémoire envers les millions de personnes victimes de ce que la France a elle-même qualifié, en 2001, dans une autre loi Taubira, de crime contre l’humanité.

Par  Mathieu OLIVIER

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