Mali : l’ONU donne son feu vert au déploiement des Casques bleus

Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé, mardi 26 juin, le déploiement, dès lundi prochain, de plusieurs milliers de Casques bleus au Mali afin de stabiliser le pays. De son côté, l’Union européenne a annoncé le versement de 90 millions d’euros pour consolider l’État malien.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, à New-York. © AFP

Le Conseil de sécurité de l’ONU, à New-York. © AFP

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Publié le 26 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

Annoncés depuis deux mois, les « soldats de la paix » débarqueront au Mali la semaine prochaine, à partir du lundi 1er juillet. Mardi, le Conseil de sécurité des Nations unies a en effet donné son feu vert au déploiement des 12 600 Casques bleus (à effectif plein) afin de stabiliser le pays.

Ces soldats onusiens de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) prendront le relais de la force panafricaine (Misma) et des soldats français intervenus en janvier pour chasser des groupes islamistes armés du nord du pays. Ils s’efforceront de sécuriser les principales villes du Nord et d’encourager la transition politique à Bamako, tout en aidant à organiser l’élection présidentielle prévue le 28 juillet prochain. La Minusma avait été créée par le Conseil de sécurité le 25 avril dernier « pour une période initiale de douze mois ». Son déploiement effectif dépendait toutefois d’un retour au calme sur le terrain.

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Selon l’ambassadeur britannique à l’ONU, Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil de sécurité en juin, les 15 membres du Conseil ont donné mardi leur « accord unanime (..) au déploiement de la Minusma à partir du 1er juillet ». D’après lui, ces pays membres sont cependant conscients de « la fragilité de la situation en terme de sécurité », des problèmes logistiques pour couvrir un territoire désertique deux fois plus grand que la France, et du « défi » que représentera la tenue d’élections dans l’imbroglio politique malien.

La fournaise du désert malien

Plusieurs responsables de l’ONU ont également souligné la difficulté de la tâche. Le patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a ainsi parlé « défis nouveaux et uniques » ainsi que d’un « nouveau chapitre » dans l’histoire des Casques bleus.

Plus prosaïquement, la responsable de la logistique Ameerah Haq a rappelé que la fournaise du désert malien était capable de « faire fondre » les parties les plus fragiles des équipements de communication. Une mésaventure survenue la semaine dernière à une équipe de l’ONU en déplacement à Kidal (Nord), où le mercure dépassait les 50 degrés.

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Les Casques bleus, a averti Hervé Ladsous, s’exposent également à des « menaces asymétriques », c’est-à-dire une guérilla menée par les groupes islamistes ou des attentats. En cas de coup dur, ils pourront notamment compter sur un appui des forces françaises, dont une partie restera sur place pour continuer à mener des opérations antiterroristes et d’autres sont basées en permanence dans la région (Côte d’Ivoire, Tchad).

Quelque 3 000 soldats français sont toujours sur place pour aider à installer la Minusma, mais l’objectif est de descendre à un millier d’ici fin 2013. Un arrangement technique est par ailleurs en cours de finalisation entre Paris et l’ONU sur les modalités de l’appui français à la Minusma.

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Aide européenne

Selon Hervé Ladsous, la Minusma absorbera « la majorité des forces de la Misma » – actuellement 6 148 hommes venus d’Afrique de l’Ouest et du Tchad – et devrait atteindre sa « capacité opérationnelle complète » – 11 200 soldats et 1 440 policiers, équipés d’hélicoptères de combat et de transport – au 31 décembre. Entre-temps, il faudra compléter l’effectif en trouvant de nouveaux pays contributeurs. Il y aura une « période de grâce de quatre mois » pour permettre aux unités de se former et de s’équiper, a ajouté le patron des opérations de maintien de la paix.

Outre le déploiement imminent des Casques bleus, les Maliens peuvent également compter sur les premiers versements de l’aide internationale. Mardi, la Commission européenne a annoncé avoir versé 90 millions d’euros au Mali dans le cadre de son aide destinée à la « consolidation » de l’État. Ce « premier décaissement » fait partie de l’aide de 523 millions d’euros annoncée par la Commission lors de la Conférence des donateurs qui s’est tenue le 15 mai dernier à Bruxelles.

(Avec AFP)

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