Qatar : l’émir Al Thani prêt à transmettre le pouvoir à son fils

Le bruit courait depuis plusieurs semaines dans les couloirs des palais de Doha. Lundi 24 juin, la chaîne qatarie Al-Jazira a annoncé que l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, avait informé la famille régnante de sa décision de passer la main à son fils, le prince héritier cheikh Tamim ben Hamad Al Khalifa.

Le souverain « s’est réuni avec la famille régnante et les notables et les a informés de sa décision de remettre le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim ben Hamad Al Khalifa », a précisé la chaîne.

D’après un responsable qatari, l’émir doit prononcer mardi matin un discours à la nation. « L’émir s’adressera à la nation à 08H00 mardi (05H00 GMT) », a indiqué ce responsable qui a requis l’anonymat.

Abdication ou transfert graduel du pouvoir ?

Le souverain de ce petit État du Golfe, qui joue depuis des années un rôle prépondérant sur la scène diplomatique arabe et internationale, doit, soit abdiquer en faveur de son fils, soit le nommer Premier ministre.

Si l’émir annonce son abdication, il s’agira d’une première dans ce pays et dans l’histoire récente du monde arabe, où aucun souverain n’a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré. Mais l’émir pourrait également décider de transférer le pouvoir graduellement à son fils, en le nommant Premier ministre à la place du puissant cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al Thani, qui occupe ce poste depuis 2007.

Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, né en 1952, est arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais. Il est l’artisan du Qatar moderne et a fait de cet État un acteur incontournable sur la scène internationale depuis quelques années.

Né en 1980, cheikh Tamim, deuxième fils de l’émir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef adjoint des forces armées.

(Avec AFP)