La Guyane veut être une « base avancée » du Mondial de football et des JO au Brésil
Voisine immédiate du Brésil, pays organisateur du prochain Mondial de football en 2014 et des Jeux Olympiques en 2016, la Guyane, département français d’outre-mer, mets toutes les chances de son côté pour devenir une base de préparation pour les sportifs prenant part aux compétitions.
À l’instar du nord de la France pour les Jeux olympique de Londres, la Guyane se verrait bien en base arrière du Mondial de football 2014 et des J.O. de 2016 organisés au Brésil. C’est donc une opération séduction dans laquelle s’est lancée le plus grand des départements français. Pour cela, un groupe d’intérêt public (GIP) piloté par Marc Le Mercier a été créé : « Guyane base avancée ». Son argumentaire est déjà bien rodé : « La Guyane réunit des conditions pour une bonne préparation de la Coupe du monde ou des JO au Brésil : pas de décalage horaire, conditions climatiques similaires, équipements sportifs de qualité mis à disposition. » CQFD.
Aux avant-postes des personnalités sportives engagées dans cette aventure, on retrouve l’ancien capitaine et gardien de but des Bleus, champion du monde de football 1998, Bernard Lama. En tant que vice-président du GIP, il met sa notoriété à profit pour motiver les sportifs d’origine guyanaise à soutenir le projet. Une mission déjà partiellement réussie, pusique Malia Metella (ex-nageuse), Lucie Decosse (judoka), Kevin Seraphin (basketteur), Jacques Chinon (boxeur) et Ulrich Robeiri (escrimeur) sont déjà de la partie.
Un investissement de 45 millions d’euros
Pour tenir son pari, la Guyane est soutenue par différents partenaires (Conseils général et régional de Guyane, État, Comité régional olympique et sportif) et se dote d’infrastructures conformes aux exigences des fédérations sportives internationales.
Ce ne sont pas moins de 45 millions d’euros qui ont déjà été investis pour la construction, d’ici à fin 2014, de deux stades à pelouse synthétique, d’une piste d’athlétisme, d’une salle d’arts martiaux, d’une piscine et d’un stade d’eau vive. Objectif : accueillir des athlètes de 15 à 18 disciplines sur l’ensemble du territoire guyanais. « Les travaux avancent bien », assure Marc Le Mercier. Un des deux stades a déjà été livré ainsi que la piste d’athlétisme. « L’autre stade sera livré au plus tard en février ou en mars 2014, au moins deux mois avant le début de la Coupe du monde. Un créneau parfait pour le début de la préparation à la compétition », estime-t-il.
Un respect des délais qui sera un atout de taille alors que l’organisateur brésilien, lui, accuse un net retard dans ses travaux. Quant aux rumeurs évoquant un refus, a priori et officieux, de la Fédération française de football de choisir la Guyane comme lieu de préparation de l’équipe de France, le directeur du projet dément : « Aujourd’hui, c’est à la fois faux et prématuré d’affirmer que la France a, ou aurait, refusé de venir se préparer en Guyane. Les Bleus ne sont pas encore qualifiés. Lorsqu’ils le seront, ils décideront. »
Le sport moteur du développement
L’autre défi du GIP est aussi de susciter une envie chez les délégations sportives étrangères, en particulier celles du continent. Ce qui passe par un gros travail de démarchage : « Nous ciblons surtout les équipes des pays africains francophones. C’est pourquoi, du 6 au 17 septembre, nous serons présents aux Jeux de la Francophonie, à Nice, pour présenter à ces pays notre projet. »
Quoiqu’il en soit, « Guyane base avancée » est déjà un beau coup de communication pour la Guyane, qui voit au passage son parc sportif rénové et développé pour les prochaines années. Car c’est l’un des principaux enjeux du projet : dynamiser l’attractivité et l’économie du département. Avec en ligne de mire, la relance du tourisme. « Les infrastructures hôtelières sont en construction ou en rénovation. Un parc hôtelier de 4 000 chambres sera disponible pour accueillir les équipes qui voudraient bien venir se préparer en Guyane », s’enthousiasme Marc Le Mercier. Un projet porteur d’espoir pour un territoire qui en a bien besoin : le taux de chômage s’y élève à 22%, dont 40% chez les jeunes.
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