Patrice Lumumba, martyr de l’indépendance et de l’unité du Congo
Le 30 juin 1960, le Congo belge devenait République du Congo. Un jour historique pour ce qui fut la propriété privée du Roi Léopold mais une aventure qui ne fait que commencer tant le jeune pays reste miné par la violence et les luttes intestines. Un héros de l’indépendance va le payer de sa vie, en entrant dans la légende. Son nom : Patrice Lumumba.
La liesse bat encore son plein au lendemain du 30 juin 1960, que les nouveaux tenants du pouvoir, que sont Patrice Lumumba, à la primature, et Joseph Kasavubu, à la présidence, sont contraints de laisser l’euphorie de côté pour revenir à une réalité mois joyeuse. La République du Congo, qui prendra plus tard le nom de Zaïre puis de République démocratique du Congo, traverse une crise économique des plus graves alors que la situation politique reste incroyablement tendue, en particulier depuis les émeutes de Léopoldville, la future Kinshasa, en janvier 1959.
Mais c’est la sécession de la province minière du Katanga qui exacerbe les tensions, moins de deux semaines après l’accord de l’indépendance. Moïse Tshombe proclame ainsi, le 11 juillet 1960, l’indépendance du Katanga avec l’appui de la puissante Union minière du Haut Katanga (UMHK) et demande l’aide militaire et logistique de la Belgique, qui accepte, prenant prétexte de la protection de ses nombreux ressortissants présents dans la province.
Cependant, l’État du Katanga ne sera jamais reconnu par l’ONU, une reconnaissance bloquée par les États-Unis et l’URSS fermement anticolonialistes. Le Conseil de sécurité des Nations unies finit même par répondre à l’appel du Premier ministre congolais Patrice Lumumba et demande le retrait des Belges et des mercenaires employés par le Katanga indépendant. L’ONU se garde néanmoins d’intervenir directement, poussant Patrice Lumumba, fermement attaché à l’unité du pays, à se tourner vers les Soviétiques afin d’obtenir de l’aide.
"Lumumba n’est plus. Il est aujourd’hui plus puissant"
Cette manœuvre signera sa fin, aux yeux des Occidentaux, peu friands de ces négociations avec les communistes. Le 14 septembre, le colonel Joseph Mobutu dirige un coup d’État, soutenu en sous-main par la CIA, suivi par l’arrestation de Lumumba. Finalement livré aux autorités locales katangaises, ce dernier est assassiné le 17 janvier 1961.
Une exécution qui marquera profondément ses contemporains, comme l’histoire du pays et du continent, Patrice Lumumba restant l’une des figures historiques de la lutte pour l’indépendance.
Retrouvez quelques documents marquants, parus dans Jeune Afrique, comme la tribune de Thomas Kanza, ancien ministre des Affaires de l’ONU du gouvernement Lumumba. Celui-ci écrivait, en 1961 : « Lumumba n’est plus. Mort, il est aujourd’hui plus puissant .»
Cliquez sur les miniatures pour lire la dernière lettre de Lumumba à sa femme :
Cliquez sur les miniatures pour lire les réactions de Franz Fanon (à gauche) et de Thomas Kanza :
————————————————————–
Par Mathieu Olivier
Mathieu OLIVIER Follow @MathieuOlivier
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...