Somalie : 15 morts lors d’une attaque des Shebab contre l’ONU à Mogadiscio

L’attaque menée par les islamistes shebab contre un complexe abritant les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a fait au moins 15 morts, mercredi 19 juin, dans le centre de Mogadiscio, selon un bilan du ministre somalien de l’Intérieur, Abdikarim Hussein Guled. Selon lui, quatre agents de sécurité de nationalité étrangère et quatre gardiens somaliens figurent parmi les morts. Le ministre précise que sept des assaillants ont aussi été tués.

Selon un employé local de l’ONU à Mogadiscio et une source onusienne à Nairobi, qui ont tous deux requis l’anonymat, les quatre étrangers tués dans cette attaque sont un fonctionnaire international de l’ONU et trois contractants de nationalité sud-africaine. Ils étaient salariés de la société publique sud-africaine Denel, spécialisée dans l’armement, selon un communiqué de cette entreprise, en charge de la sécurité du site attaqué.

« Il y a certainement des blessés et très probablement des morts » parmi les employés de l’ONU, a simplement indiqué le représentant de l’ONU en Somalie, Nicholas Kay, dans un communiqué, soulignant que « la vaste majorité de (ses) employés était heureusement saine et sauve ».

L’attaque a débuté vers 11H40 (8H40 GMT) a indiqué une source onusienne. « Une voiture piégée a explosé devant la porte d’entrée » du complexe, puis un kamikaze a déclenché sa ceinture d’explosif, a raconté cette même source.

"Très inquiet et choqué"

Les explosions ont immédiatement été suivies par des tirs extrêmement nourris, a rapporté un journaliste de l’AFP. Des coups de feu et détonations ont résonné ensuite durant près de 90 minutes. Au moins trois civils somaliens ont été tués dans les rues alentour, pris dans les échanges de tirs entre assaillants et forces somaliennes et de l’Union africaine (Amisom), a indiqué à l’AFP Abdulahi Osman, un responsable de la police somalienne.

Selon le ministre somalien de l’Intérieur, Abdikarin Hussein Guled, les assaillants étaient au nombre de sept et ont tous péri dans l’attaque qui a pris fin vers 13H15 (10H15 GMT) après environ une heure et demi de combats. « La situation est désormais sous contrôle et les forces de sécurité somaliennes, épaulées par les troupes de l’Amisom ont pris possession des bâtiments (onusiens) et éliminé les assaillants », a de son côté déclaré Abdulahi Osman.

Aucun tir n’a plus été plus entendu depuis environ 13H15 dans la zone, sur la route menant de l’aéroport à la place K4 dans le centre-ville, selon un journaliste de l’AFP. Les employés de l’ONU ont tous été transférés sur l’aéroport de Mogadiscio, site ultra-sécurisé où est stationnée l’Amisom dans la capitale, a indiqué une source onusienne à l’AFP.

Les insurgés islamistes shebab ont revendiqué cette attaque menée par « la Brigade du Martyr ». « Nos commandos ont attaqué le complexe de l’ONU (…) nous avons déclenché une explosion et sommes entrés dans le complexe », a déclaré à la mi-journée à l’AFP par téléphone un haut responsable shebab ayant requis l’anonymat.

Après des années d’absence, l’ONU, qui n’avait pas été visée par les islamistes des shebab depuis 2 ans, venait tout juste d’étendre ses opérations en Somalie et de commencer à faire revenir son personnel délocalisé à Nairobi au Kenya. Le conseil de sécurité s’est dit scandalisé par cette attaque. De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui se trouve en visite en Chine, s’est déclaré « très inquiet et choqué ».

Ban Ki-moon a téléphoné au président somalien pour lui dire que les Nations unies continueraient d’assurer leur mission de soutien aux nouvelles autorités somaliennes malgré l’attaque de Mogadiscio. Le Secrétaire général lui a demandé de s’assurer que le personnel de l’ONU est bien protégé.

(Avec AFP)