Côte d’Ivoire : Alphonse Soro, une obsession nommée Gbagbo

Alphonse Soro, jeune député au passé syndical et rebelle (Forces nouvelles), agite le mouvement militant pour une condamnation de Laurent Gbagbo devant la CPI.

Le député ivoirien Alphonse Soro. © Facebook

Le député ivoirien Alphonse Soro. © Facebook

Publié le 19 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Malgré la pluie qui s’abat sur Abidjan dans la matinée du 17 juin, un groupe de manifestants affublés de banderoles et t-shirts estampillés « victimes de la crise postélectorale » fait le sit-in devant le Palais de justice du quartier Plateau.

À la tête de la cohorte clairsemée de femmes et de jeunes, venus dire tout le mal commis à leur encontre par les forces de défense et de sécurité durant les mois de novembre 2010 à avril 2011, un élu, visage juvénile et sourcils fournis, Alphonse Tiorna Soro.

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Le député, parmi les plus jeunes de l’Assemblée nationale (il a 36 ans), est l’initiateur de cette « journée d’indignation des victimes de Laurent Gbagbo ». Un mouvement qui se veut une réponse à ce qu’il appelle le « lobbying »  des partisans de l’ancien président ivoirien.

Depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a décidé d’ajourner l’audience du verdict de confirmation des charges qui pèsent contre Laurent Gbagbo, ce trublion du Parlement ivoirien a explosé.

>> Lire sur le même sujet l’interview de Me Altit : "Rien ne justifie la détention de Laurent Gbagbo"

« Il y a déjà eu des appels à témoins, des preuves ont été réunies et acheminées, des audiences préliminaires se sont tenues, il ne restait plus que cette étape », fulmine l’élu de Karakoro (Nord) pour qui il n’y a pas deux coupables. La preuve n’est pas à faire quand, selon lui, la caution apportée par le président sortant aux exactions était manifeste. « 3 000 morts en Côte d’Ivoire, il faut que quelqu’un paie ! Monsieur Gbagbo a financé, orchestré et soutenu les assassinats. Tous les coupables sont de sa garde rapprochée ! » fulmine Soro.

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Korhogo

Que son patronyme ne trompe pas, Alphonse Soro n’a pas de lien de parenté avec Guillaume Soro, hormis leur appartenance commune au grand groupe Sénoufo. En revanche, les deux ex-rebelles se connaissent très bien depuis près de 20 ans. Proche du président de l’Assemblée nationale, Alphonse Soro travaille avec celui-ci depuis l’époque pendant laquelle son aîné occupait les fonctions de Secrétaire général de la toute puissante Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci), en 1995. Quand la rébellion éclate, le syndicaliste administre civilement la ville de Korhogo, à partir de 2002, signe qu’une grande confiance lui est accordée.

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Depuis, Alphonse Soro tente de se faire une autre identité politique. Le député affirme mener ses propres combats et dément préparer le terrain à son « grand frère » en vue d’un éventuel destin présidentiel.

Son obsession : une condamnation de Laurent Gbagbo sans quoi, dramatise-t-il, « la guerre risque de se reproduire en Côte d’Ivoire ». Le député prévoit déjà d’autres manifestations, assure-t-il. Avec l’espoir que la pluie, même si elle peut être interprétée comme un signe favorable, ne s’en mêlera plus.

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