Mali : l’accord « préliminaire » entre Bamako et les rebelles touaregs passe à la signature
L’accord entre le pouvoir malien et les rebelles touaregs qui contrôlent Kidal, dans le nord du Mali, devrait être signé à Ouagadougou à l’occasion d’une cérémonie au palais présidentiel prévue à partir de 15H30 (heure locale et GMT), en présence du chef de l’État burkinabé, Blaise Compaoré.
Mis à jour le 18/06 à 17h45
Après une dizaine de jours d’intenses négociations difficiles, l’accord entre le pouvoir malien et les rebelles touareg qui contrôlent Kidal, dans le nord du Mali « est fin prêt pour être signé », a annoncé Tiébilé Dramé, l’émissaire principal de Bamako. « Je suis en mesure de vous dire que l’accord intérimaire sera (…) signé dans l’après-midi », a-t-il ajouté, alors que le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé menait, mardi 18 juin, d’ultimes concertations pour finaliser le document.
Selon la présidence burkinabè, la signature devrait avoir lieu à l’occasion d’une cérémonie au palais présidentiel à partir de 15H30 (heure locale et GMT) en présence du chef de l’État Blaise Compaoré, selon la présidence. Avant la signature officielle, la délégation de Bamako et les représentants des groupes touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), se sont retrouvés pour parapher le texte.
« La rencontre s’est bien passée. On a paraphé le document », a déclaré Mahamadou Djeri Maïga, chef de la délégation MNLA-HCUA.
"Consensus intermalien"
« Il y a un consensus intermalien » sur le respect de l’intégrité territoriale du pays et de la laïcité de l’État, et « par conséquent sur le déploiement de l’armée et de l’administration du Mali dans toutes les régions, y compris à Kidal, dès la signature de cet accord », a affirmé M. Dramé, sans plus de précision. L’émissaire de Bamako a aussi fait état d’un accord sur « l’exigence de dépôt des armes par les groupes armés », sans toutefois donner de détail sur les modalités et le calendrier de ce processus.
Ce compromis « préliminaire » devrait permettre un retour de l’armée malienne à Kidal dans la perspective de l’élection présidentielle du 28 juillet. L’armée ne reviendra pas seule dans cette ville, berceau des rébellions touarègues. Elle sera épaulée par la future Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Commandée par le général rwandais Jean-Bosco Kazura, la mission onusienne doit se déployer au Mali à partir du 1er juillet et absorber la force africaine déjà sur place (Misma).
La présence des forces internationales à Kidal, où des soldats français sont basés à l’aéroport depuis plusieurs mois, est vue comme un moyen de limiter le risque de confrontation.
Mandats d’arrêt "non exécutés"
Au cours des négociations, Bamako avait exigé que les rebelles soient désarmés sitôt l’armée revenue à Kidal. Une option refusé par la médiation et ses partenaires car « pas faisable techniquement ». Un compromis évoqué ces derniers jours prévoyait que les éléments des groupes touaregs soient dans un premier temps cantonnés avec leurs armes dans des lieux de regroupement choisis.
Autre point d’achoppement : les mandats d’arrêt lancés par la justice malienne contre des responsables du MNLA et du HCUA, dont certains se trouvent à Ouagadougou. Les médiateurs en ont réclamé la suspension comme mesure de « détente », mais Bamako s’y opposait au nom de l’indépendance de la justice. Selon une source proche du dossier, un accord non-écrit aurait été finalement conclu pour que les mandats d’arrêt ne soient pas exécutés.
L’information n’a pas été confirmée par Tiébilé Dramé. Ce dernier a préféré insister sur la future création d’une « commission d’enquête internationale » sur les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la région nord du Mali.
(Avec AFP)
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