Mali : Bamako et les rebelles touaregs tardent à s’entendre

Dimanche 16 juin, le pouvoir malien et les rebelles touaregs occupant Kidal, dans le nord du Mali, n’avaient toujours pas trouvé d’accord sur le nouveau projet mis au point en vue de la présidentielle de juillet. La médiation burkinabè attend désormais la réaction des deux camps.

Djibrill Bassolé, chef de la diplomatie du Burkina Faso, le 16 juin 2013 à Ouagadougou. © AFP

Djibrill Bassolé, chef de la diplomatie du Burkina Faso, le 16 juin 2013 à Ouagadougou. © AFP

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Publié le 17 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

Toujours pas d’accord entre le pouvoir malien et les rebelles touaregs occupant Kidal, dans le nord du Mali. Dimanche 16 juin, les deux parties, réunies à Ouagadougou, ont planché sur un « projet final » mis au point en vue de la présidentielle en juillet. Mais contrairement au souhait du chef de la diplomatie du Burkina Faso, pays médiateur, Djibrill Bassolé, aucune annonce officielle n’avait été faite dans la soirée.

Dimanche, les délégations des deux camps devaient se retrouver pour examiner le document final remis par Djibrill Bassolé. Mais cette réunion n’a finalement pas eu lieu, puisque Tiébilé Dramé, émissaire principal du pouvoir malien, n’y a pas participé. Il a « envoyé le document aux autorités maliennes, les médiateurs attendent la réaction de Bamako », a expliqué à l’AFP une source proche de la médiation.

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De leur côté, les représentants la délégation conjointe touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ont proposé « des amendements sur tout le document », a affirmé une source au sein de la délégation MNLA-HCUA. « La partie malienne a ouvert la brèche » en exigeant il y a quelques jours de renégocier un premier projet d’accord que les rebelles avaient accepté, selon cette source.

Plus tôt dans la journée, Djibrill Bassolé s’était pourtant montré optimiste. « Il y a un consensus » pour qu’une « unité » des forces armées maliennes soit présente dans la ville « immédiatement après la signature de l’accord », a-t-il assuré. Le ministre burkinabè avait espéré que soit adopté « dès ce (dimanche) soir » le document, sans toutefois exclure que « quelques heures ou quelques jours de plus » soient nécessaires afin de finaliser un bon accord pour « la paix ».

Les points d’achoppement

Les discussions ont buté ces derniers jours sur plusieurs points. D’abord, le retour de l’armée malienne dans la zone de Kidal détenue par les rebelles touaregs depuis fin janvier en vue des présidentielles du 28 juillet. Ces derniers jours, Bamako a réclamé que les soldats maliens reviennent au plus vite à Kidal et procèdent aussitôt au désarmement des combattants touareg. Ces derniers s’opposent à un désarmement dans ces conditions. De leur côté, les médiateurs font valoir qu’un désarmement est une oeuvre de longue haleine, qui doit s’inscrire dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.

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La solution retenue dans le dernier projet d’accord, sur lequel les autorités maliennes proposent des amendements, demandait dans un premier temps un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement identifiés. Un désarmement ne serait défini et mis en oeuvre que plus tard. Un point fait au moins l’unanimité : les soldats maliens seront appuyés à Kidal par la future mission onusienne (Minusma), qui absorbera la force africaine déjà présente dans le pays (Misma).

Deuxième point source de blocage : les mandats d’arrêts de la justice malienne visent des responsables du MNLA et du HCUA, dont certains participent aux discussions en cours dans la capitale du Burkina Faso. Bamako a refusé la semaine dernière de suspendre ces poursuites judiciaires, au nom de l’indépendance de la justice. Mais la médiation a appelé le pouvoir malien à faire des gestes « de nature à créer la confiance » et « décrisper l’atmosphère ».

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Enfin, la délégation de Bamako, conduite par l’ancien ministre Tiébilé Dramé, a aussi demandé à plusieurs reprises que d’autres mouvements armés non-touareg soient impliqués dans les discussions, comme le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et les milices d’autodéfense Ganda Koy et Ganda Iso (loyalistes). Ces groupes n’ayant pas d’ancrage à Kidal, les négociateurs ont refusé de les inviter à la table des discussions. Selon la médiation, ils trouveront leur place dans le « dialogue inclusif » qu’engageront les nouvelles autorités légitimes installées après la présidentielle en vue d’un règlement global de la crise dans le nord du Mali.

(Avec AFP)
 

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