Mboma : « Le Cameroun s’est couvert de ridicule »
L’Allemand Volker Finke a succédé à Jean-Paul Akono sur le banc des Lions Indomptables, dans des circonstances tragi-comiques. Et la méthode interpelle Joseph-Antoine Bell et Patrick Mboma, deux anciens internationaux camerounais.
Sur le choix de l’Allemand Volker Finke, 65 ans, qui a été préféré à Raymond Domenech et Antoine Kombouaré, aux CV plus rutilants mais aux exigences financières élevées, Patrick Mboma n’a aucun a priori. Même si l’ancien attaquant du Cameroun avoue avoir penché pour Kombouaré. « Je ne connais pas Finke, donc je me garderais bien d’émettre un avis. Je n’étais pas favorable à la venue de Domenech, et je pense que Kombouaré, un homme à poigne, qui avait un projet cohérent, aurait fait un bon sélectionneur. Maintenant, laissons Finke travailler. »
Les conditions de la nomination de l’ancien entraîneur de Fribourg ont cependant surpris Mboma, lequel n’était pas hostile à voir Akono poursuivre sa mission. « On vire Denis Lavagne au bout d’un an, puis Akono au bout de huit mois, alors que leurs résultats n’étaient pas infâmants. Au Cameroun, on nomme des sélectionneurs, mais sans politique cohérente derrière », constate l’ex buteur des Lions.
« J’ai donc trouvé la méthode de recrutement employée complètement inadaptée, et même consternante. On demande à des candidats d’envoyer des CV sur une boîte mail. Mais qui les a reçus ? Et un mail, on peut le supprimer comme on veut, si jamais on voit arriver une candidature dont on ne veut pas. Ce manque de transparence est regrettable. Le Cameroun s’est couvert de ridicule, et la première victime, c’est la sélection. »
Folklore
Depuis Yaoundé, Joseph-Antoine Bell n’émet pas un avis radicalement opposé. L’ancien gardien de but du Cameroun s’était déclaré favorable au maintien d’Akono sur le banc, alors que la Fecafoot venait, sur injonction du Ministère des Sports, de lancer un appel à candidatures. « Il n’y avait pas de griefs particuliers contre lui, mais il y avait clairement une volonté de le remplacer. La Fédération a reçu des dizaines de CV, souvent d’entraîneurs sans doute un peu désespérés. Mais derrière tout cela, y-a-t-il un projet ? Non, et c’est cela le plus grave », insiste Bell.
« Les joueurs sont heureusement habitués au folklore qui entoure la sélection. Mais que se passera-t-il si le Cameroun ne se qualifie pas pour la Coupe du Monde ? On va à nouveau changer de sélectionneur ? L’équipe nationale a besoin de stabilité, de visibilité. Là, c’est tout le contraire… »
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