Les images de Bouteflika ne rassurent pas la presse algérienne

Jeudi 13 juin, la presse algérienne continuait de douter des capacités du président Abdelaziz Bouteflika à remplir ses fonctions après la diffusion des premières images de lui depuis son AVC. Lesquelles montrent un chef d’État affaibli.

Abdelaziz Bouteflika, le 11 juin, aux Invalides, à Paris. © APS

Abdelaziz Bouteflika, le 11 juin, aux Invalides, à Paris. © APS

Publié le 13 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Jeudi 13 juin, la presse algérienne s’interrogeait encore et toujours sur les capacités physiques d’Abdelaziz Bouteflika, au lendemain de la diffusion des premières images de lui. « Bouteflika très affaibli par la maladie » titrait ainsi le quotidien francophone El Watan qui juge le dirigeant « considérablement diminué » depuis son hospitalisation en France, le 27 avril. Même constat dans Le Soir d’Algérie qui évoque « Des images qui ne rassurent pas » et qui « ont fait l’objet d’une attention particulière de la part d’une cellule spéciale installée au niveau de la présidence. D’où tout ce temps pris avant la diffusion finale. »

Prises mardi 11 et diffusées en boucle le lendemain par la télévision publique algérienne, les images montrent le chef de l’État recevant son Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah dans un salon sombre et sobre de l’Institution militaire des Invalides à Paris.

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Il s’agit de la première diffusion d’images du président depuis son hospitalisation il y a 47 jours en France pour un "AVC mineur". Les dernières en date d’Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, remontaient même à l’enterrement de l’ex-président Ali Kafi, le 17 avril. « Des images qui démentent les propos rassurants », titre en Une le journal arabophone El Khabar qui s’interroge sur l’absence de son accompagnant les images. « Ces images démentent les rumeurs sur sa mort mais ne mettent pas fin à l’interrogation sur sa capacité à gouverner », écrit encore ce journal.

"Son état de santé semblait correct"

Sur cette nouvelle vidéo, le président, en robe de chambre noire, apparaît assis sur un fauteuil et parlant à ses deux collaborateurs. On le voit portant une tasse de café à sa bouche, s’essuyant avec une serviette de table, bougeant mieux du côté droit que du côté gauche du visage et des membres supérieurs. La séquence ne permet pas d’entendre sa voix.

Abdelmalek Sellal a déclaré que le président avait « très bien réagi et [que] son état de santé semblait correct. » Pour le quotidien francophone Liberté, cette visite et ces images ne font « que relancer [les rumeurs] de plus belle », au lieu d’y mettre un terme.

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L’Expression se demande quant  à lui : « pourquoi n’a-t-on pas entendu un mot, une phrase du président à l’adresse du peuple ? Est-il capable de se déplacer ? Souffre-t-il encore de séquelles motrices ? Combien de temps dureront ces séquelles ? »

De son côté, le Quotidien arabophone Ennahar titre en Une « 3 minutes qui font taire ceux qui complotent contre Bouteflika » tandis que le quotidien gouvernemental El Moudjahid choisit de titrer sur les instructions du président à son Premier ministre. Depuis des semaines, les appels se succèdent pour que le Conseil constitutionnel décrète l’empêchement, tel que stipulé par l’article 88 de la Constitution. Visiblement, ils ne sont pas près de cesser.

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(Avec AFP)

 

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