Niger : un camp de gendarmerie de Niamey attaqué par des « hommes armés »
Dans la nuit du 11 au 12 juin, un grand camp de la gendarmerie, situé dans la partie nord de Niamey, la capitale nigérienne, a été attaqué par un commando non identifié.
Mis à jour le 12 juin à 13H18
C’est un commando non identifié qui a attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, un camp de la gendarmerie à Niamey. Selon le ministre de la Défense, Karidjo Mahamadou, l’assaut mené par des « hommes armés » venus à bord de plusieurs véhicules, a pu être repoussée, sans faire « ni blessé ni mort ».
« Hier (mardi) aux alentours de 21 heures locales (20H00 GMT), deux hommes armés ont tenté d’escalader le mur du camp du côté sud (…). La sentinelle a ouvert le feu, ce qui a fait fuir les deux hommes, qui ont rejoint des véhicules qui les attendaient derrière une maison non loin ». « Il y a eu des tirs nourris de la part des occupants des véhicules, ce qui a entraîné une riposte des gendarmes », a-t-il poursuivi.
Les déclarations du ministre de la Défense n’ont en revanche fait aucune mention d’un éventuel lien entre cette attaque était et les récents attentats islamistes qui ont frappé ce pays sahélien, engagé militairement au Mali voisin contre les mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda.
« Au même moment, trois motocyclistes se sont présentés du côté ouest du camp et ont ouvert le feu sur la sentinelle. Il y a eu une riposte énergique qui a fait fuir les motocyclistes », a raconté le ministre. « Les recherches se poursuivent », a-t-il ajouté, sans précision sur l’identité de ce commando.
Situation confuse
Des témoignages concordants ont fait état de tirs nourris entendus dans la soirée du 11 juin dans l’immense camp de la gendarmerie, situé dans le quartier Koïra-Tégui, dans le nord de Niamey, capitale du Niger.
« [Ces] tirs nourris ont commencé vers 21h30 (heure locale, 20h30 TU). Tout le monde a eu peur », a raconté à l’AFP un habitant du quartier, ce qu’ont confirmé d’autres riverains. Une heure plus tard, des tirs sporadiques retentissaient encore dans le camp, puis ont cessé, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Des responsables gouvernementaux ou militaires n’avaient pu être joints mardi soir sur ces événements. La situation restait confuse. Les environs du camp sont devenus quasi-déserts après le début des tirs, excepté quelques sentinelles postées devant et une poignée de badauds. Le journaliste de l’AFP a vu un pick-up transportant des gendarmes sortir de la caserne et rouler à vive allure vers le centre de Niamey.
Le secteur a été ensuite bouclé par les gendarmes, qui ont notamment bloqué au moyen d’une barricade la grande voie bitumée passant devant le camp et conduisant à la sortie nord de la ville.
Impossible pour l’heure de savoir si ces troubles sont liés aux récentes attaques islamistes qui ont frappé ce pays sahélien, l’un des plus pauvres du monde. D’autant que le camp de la gendarmerie où ont éclaté les tirs mardi soir a notamment accueilli en début d’année des troupes tchadiennes en transit vers le Mali, où elles ont combattu les jihadistes aux côtés de la France et des soldats ouest-africains.
(Avec AFP)
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