Libye : le chef d’état-major démissionne après des violences à Benghazi

Le chef d’état-major libyen, Youssef al-Mangouch, régulièrement critiqué pour des retards dans la formation de l’armée, a présenté sa démission, le 9 juin, au lendemain de violences meurtrières à Benghazi (est), a annoncé le Congrès général national (CGN).

Le chef d’état-major libyen,Youssef al-Mangouch, à Tripoli, octobre 2012. © AFP

Le chef d’état-major libyen,Youssef al-Mangouch, à Tripoli, octobre 2012. © AFP

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Publié le 10 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Youssef al-Mangouch a jeté l’éponge. Au lendemain de violents affrontements à Benghazi (est de la Libye) entre une brigade d’ex-rebelles et des manifestants, qui ont fait au moins 31 morts et plus de 100 autres blessés, le 8 juin, le chef d’état-major libyen a décidé de démissionner de ses fonctions.

Une décision confirmée par le vice-président du Congrès nationale général (CGN), Jemaa Atiga, lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’assemblée avait décidé de donner au gouvernement deux semaines pour mettre en place un plan visant à dissoudre les groupes armés qui dépendent des ministères de la Défense et de l’Intérieur et à intégrer leurs membres de manière individuelle au sein des forces régulières. Un plan qui doit être appliqué à la fin de 2013, a-t-il précisé.

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"Bouclier de Libye"

La décision du CGN prévoit également la dissolution de « tous les groupes armés illégitimes », « y compris par l’utilisation de la force ». Dans la nuit de samedi à dimanche, le Premier ministre, Ali Zeidan, avait annoncé que la brigade islamiste « Bouclier de Libye », impliquée dans les violences de Benghazi, avait quitté sa caserne et que l’armée régulière avait pris possession des lieux et des armes lourdes qui s’y trouvaient.

De son côté, l’armée a indiqué que les forces régulières allaient prendre possession de quatre autres sites militaires occupés par cette brigade à Benghazi.

Mais, selon Mohamed al-Maadani, un universitaire de Benghazi, « l’État ne peut pas se passer de ces brigades d’ex-rebelles, sauf dans le cadre d’une stratégie de long terme ». Selon lui, « les autorités ont chargé les ex-rebelles de missions que l’armée (en cours de formation) est incapable d’effectuer dans l’immédiat, comme la surveillance des frontières ». « Mais à chaque fois, c’est l’État qui perd sa crédibilité en légitimant ces groupes d’ex-rebelles rejetés par la population », a-t-il estimé.

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Deuil national

En attendant, trois jours de deuil national ont été décrétés à la mémoire des victimes des violences de Benghazi.

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Aux cris de « le sang des martyrs n’a pas été versé en vain », plusieurs centaines de personnes ont participé dans le calme aux funérailles dans le cimetière d’al-Hawari non loin du centre de Benghazi, selon un journaliste de l’AFP sur place.

(Avec AFP)

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