Ceni : le come-back de l’abbé Malumalu, le choix de « l’expérience » ?

L’abbé Apollinaire Malumalu a été désigné président de la Commission électorale nationale indépendante de RDC, le 7 juin. Une nomination diversement appréciée au sein de la classe politique congolaise.

L’abbé Apollinaire Malu Malu © AFP

L’abbé Apollinaire Malu Malu © AFP

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Publié le 8 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Sans surprise, l’abbé Apollinaire Malumalu a été confirmé, le 7 juin, président de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni), en République démocratique du Congo (RDC). Depuis quelques semaines, les rumeurs persistantes prédisaient déjà le retour de celui qui avait organisé les premières élections générales en 2006. Un come-back diversement apprécié au sein de la classe politique congolaise.

Même si les membres de l’opposition auront leur place dans la nouvelle configuration du bureau de la Ceni – un rapporteur (UDPS) et un questeur adjoint (MLC) notamment -, les voix se lèvent déjà pour critiquer la désignation de l’ecclésiastique. « C’est une preuve supplémentaire de l’inexistence de la volonté politique de Joseph Kabila. Sinon, comment comprendre ce choix porté sur l’abbé Malu Malu, qui a été désavoué même par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) », tempête Valentin Mubake, conseiller  d’Etienne Tshisekedi, candidat malheureux à la dernière présidentielle.

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Mi-mai, devant les rumeurs folles du retour de l’abbé Malumalu à la Ceni, la CENCO avait rappelé « une disposition commune des évêques sur la présence des ecclésiastiques (prêtres, religieux, frères, sœurs…) dans l’organe chargé d’organiser les élections », leur interdisant de prendre part à la Ceni, sans dérogation exceptionnelle d’un supérieur. MaluMalu l’a-t-il obtenu ? L’intéressé dit « ne vouloir pas aller dans la précipitation ». « Une réunion des évêques est prévue bientôt et on n’en saura plus dans les jours qui suivent », a-t-il confié à Jeune Afrique.

Pour la Majorité présidentielle (MP), la désignation de l’abbé Malumalu a été faite de « manière libre et démocratique par les organes religieux » auxquelles la loi électorale a donné le droit de choisir le président de la Ceni. « La MP n’a rien à voir dans ce choix », tient à souligner Séraphin Lusanga, le porte-parole de la plateforme politique au pouvoir. « Notre seule satisfaction, c’est de voir à la tête de la Ceni un homme qui a de l’expérience. Avec des circonstances largement atténuantes en 2006 – la RDC organisait ses premières élections générales -, l’abbé Malu Malu a organisé des scrutins avec moins de dégâts que ceux de 2011 », argue-t-il. Et d’ajouter : « Tirant les leçons de dernières élections, la société civile a donc évité de choisir de nouveau un novice et a préféré faire le choix d’un homme qui maîtrise déjà le processus électoral. »

Président de European centre for electoral support, enseignant à l’École de formation électorale en Afrique centrale et membre du Conseil consultatif électoral de la SADC (Communauté économique d’Afrique australe), l’abbé Malumalu n’attend plus que l’entérinement de son choix, « dans les tous prochains jours », par la Cour suprême de justice pour reprendre les rênes de l’organe électoral de la RDC. « C’est en ce moment là que je vais m’imprégner véritablement des tâches qui m’attendent », a-t-il avancé, confiant.

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Par Trésor Kibangula, envoyé spécial à Kinshasa

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