Angola : quand Dos Santos évoque sa succession

Dans une rare interview, accordée à une chaîne de télévision portugaise, le président angolais Jose Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis 33 ans, a évoqué sa succession. D’après lui, celle-ci devra devra être décidée par son parti, qui devra avant tout trouver un successeur pour le remplacer.

Jose Eduardo Dos Santos, le 17 août 2011 à Luanda. © AFP

Jose Eduardo Dos Santos, le 17 août 2011 à Luanda. © AFP

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Publié le 7 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Les interviews de Jose Eduardo Dos Santos, président de l’Angola depuis 33 ans, sont rares. Celles où il évoque sa succession encore plus. Dans un entretien diffusé jeudi 6 juin sur la chaîne de télévision portugaise Sic, le chef de l’État angolais a pourtant ouvertement parlé du passage de témoin à la tête de ce vaste pays d’Afrique australe.

« La première chose à faire sera de trouver un leader pour me remplacer à la tête de mon parti, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) », a déclaré le chef d’État angolais lors de cette interview accordée lundi à Luanda à un journaliste de la chaîne portugaise.

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José Eduardo dos Santos a été investi en septembre dernier président de l’Angola, pour un mandat de cinq ans, à la suite des élections du 31 août que son parti a largement remportées. Selon la Constitution angolaise, modifiée en 2010, le chef du parti vainqueur des élections législatives devient automatiquement le président de la République.

De l’admiration pour Lula

La longévité au pouvoir du président angolais est uniquement dépassée en Afrique par celle du dirigeant de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema. « Nous sommes un pays démocratique. Nous avons plusieurs partis. Lors d’élections il y a plusieurs candidats », a pourtant souligné l’homme fort de Luanda.

Lors de cet entretien, Jose Eduardo Dos Santos confie qu’il réfléchit à son avenir après la présidence. Quand il quittera les plus hautes fonctions de l’État, le dirigeant angolais, qui admire l’ancien président brésilien Lula pour sa fidélité à ses principes d’égalité, aimerait qu’on se souvienne de lui comme un bon patriote.

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« Normalement les ex-présidents écrivent leurs Mémoires. Je ne sais pas encore si c’est que je ferai. Mais j’ai une fondation, la Fondation Eduardo Santos, très active sur le plan social. J’aime aussi le sport … Je pourrais travailler dans plusieurs domaines », a-t-il dit.

>> Lire aussi : Dos Santos, entre silence et résilience

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Interrogé sur les mouvements de contestation qui ont récemment appelé à un véritable changement politique et à davantage de liberté en Angola, une ancienne colonie portugaise, Jose Eduardo Dos Santos a tenu à minimiser le phénomène. « Quand des jeunes se réunissent à Luanda pour manifester, ils dépassent rarement les 300 personnes », a-t-il indiqué. « Après le Printemps arabe, on a essayé d’inciter les jeunes à manifester, mais en réalité cela n’a pas pris (…) Nous n’avons d’après moi aucun risque d’instabilité sociale ».

Corruption

L’Angola, pays riche en pétrole avec des indices de pauvreté élevés, est régulièrement épinglée pour ses problèmes de corruption. Le président affirme néanmoins que son gouvernement fait des efforts pour réduire ce phénomène. « Je ne sais pas si un jour nous viendrons à bout de ce phénomène. C’est l’un des plus anciens du monde », a-t-il observé.

Sur le plan économique, le président a relevé que l’un de ses défis était de poursuivre dans une voie de forte croissance, au-dessus de 7% par an, pour atteindre le niveau des pays émergents et ensuite opérer une meilleure redistribution des richesses. Face à la crise qui frappe les pays européens, l’Angola est devenue l’une des destinations de choix de nombreux jeunes européens, en particulier des Portugais. « Les jeunes sont bienvenus. Nous manquons de personnes qualifiées. (…) Il y a une forte demande », a conclu Jose Eduardo Dos Santos.

(Avec AFP)

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