François Hollande : « Un prix pour la paix, alors que j’ai dû faire la guerre »
François Hollande a reçu, le 5 juin au siège de l’Unesco, à Paris, le prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix en présence de neuf chefs d’État et de gouvernements africains. Les combats au nord du Mali entre l’armée et le MNLA étaient cependant dans tous les esprits.
Il y avait du beau monde, ce 5 juin, au siège de l’Unesco, dans le 7e arrondissement de Paris. Pas moins de neufs chefs d’État et de gouvernements africains accompagnés de leurs épouses, des diplomates, des conseillers issus des cinq continents… Et un peu du gotha parisien : l’œil exercé pouvait reconnaître l’actrice Claudia Cardinale, le publicitaire Jacques Séguéla, l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, ou encore l’homme d’affaires Martin Bouygues.
Réunis dans la grande salle de conférence de l’Unesco, ils sont tous venus assister à un évènement « historique » : la remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, dont le lauréat de l’année n’est autre que François Hollande. Une marque de reconnaissance envers le chef de l’État français pour son engagement dans la lutte contre le terrorisme au Mali et son action en faveur du retour à la normale dans ce pays d’Afrique occidentale.
« C’est assez paradoxal de se voir remettre un prix pour la paix, alors que j’ai dû faire la guerre », a déclaré François Hollande. « Mais la décision s’est imposée : une victoire des terroristes aurait été fatale », a-t-il ajouté. Dans un discours emprunt de gravité, mais non sans humour, le président français a tenu à réaffirmer son soutien au gouvernement de transition et souligné la nécessité d’organiser des élections qui « se tiendront à la date prévue dans tout le Mali, dans toutes les villes du Mali, et donc à Kidal, comme partout au Mali ! »
Négociations sur Kidal
Une déclaration accueillie avec satisfaction par la délégation malienne et aussitôt accompagnée d’un tonnerre d’applaudissements. Car, dans les couloirs de l’agence onusienne, les conversations ont vite dérivé sur l’offensive entamée le matin même par l’armée malienne. Un peu avant l’aube, les soldats se sont lancés à l’assaut d’Anefis, bourgade située à une centaine de kilomètres de Kidal, bastion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Et si l’état-major malien n’a pas dévoilé ses plans, rien ne dit qu’aucune tentative de reprise de Kidal ne sera tentée dans les jours à venir, alors que des négociations commencent vendredi à Ouagadougou. François Hollande était-il au courant de l’opération ? « Peut-être que oui, peut-être que non, répond un diplomate ouest-africain. Mais s’il tient à des élections partout au Mali, il se doute bien que cela ne se fera pas tout seul… »
L’Élysée corrige le tir
Pas de sommet Afrique-France au sens classique du terme, en décembre à Paris, mais un sommet consacré à la paix, à la sécurité, à l’économie, au développement, à l’environnement et au changement climatique. Sentant poindre les critiques sur le retour de la Françafrique, les stratèges de l’Élysée ont corrigé le tir. « Cette rencontre n’aura rien à voir avec ce qui s’est fait dans le passé, explique un proche du président. Nous souhaitons organiser des séances de travail et de débat sur des thèmes précis, un peu comme au G20. » Au cours des prochains mois, les ministres africains chargés de ces dossiers seront associés à la préparation. Sur la question particulière du climat, cette réflexion devrait contribuer à la préparation de la conférence mondiale que la France a proposé d’accueillir au Bourget (banlieue parisienne) en 2015.
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