Égypte : six mois de prison pour un opposant accusé d’avoir insulté Morsi

Ahmed Douma, un jeune opposant égyptien, a été condamné lundi 3 juin à six mois de prison pour insulte au chef de l’État. Il avait qualifié Mohamed Morsi de « criminel ayant échappé à la justice ».

L’opposant Ahmed Douma, au tribunal du Caire le 3 juin 2013. © AFP

L’opposant Ahmed Douma, au tribunal du Caire le 3 juin 2013. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 3 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Selon des défenseurs des droits de l’homme en Égypte, le jeune opposant Ahmed Douma est le premier militant anti-Morsi à écoper d’une peine de prison pour insulte au chef de l’État. Condamné lundi à six mois de prison par un tribunal du Caire après avoir qualifié Mohamed Morsi de « criminel ayant échappé à la justice », il devra également payer une amende de 200 livres (22 euros).

Le militant et blogueur peut être libéré contre une caution de 5 000 livres (550 euros) en attendant la décision d’une cour d’appel. Quelques dizaines de partisans du jeune homme se sont rassemblés devant le tribunal pour protester contre son procès, scandant des slogans contre le président Morsi et les Frères musulmans.

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Ce procès fait suite à une plainte déposée par un membre du parti de Mohamed Morsi, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui a dit s’être senti personnellement insulté par les propos d’Ahmed Douma sur le président.

Intimidation

Le jeune opposant avait été arrêté après avoir été accusé de propager de « fausses informations et rumeurs au cours d’une émission télévisée » et d’avoir qualifié le président Morsi de « criminel et de tueur ayant échappé à la justice ». D’après l’agence officielle Mena, ces déclarations étaient susceptibles de « perturber l’ordre public ». Ahmed Douma a pour sa part expliqué que ses propos relevaient « de la critique politique » et qu’il n’avait pas eu l’intention d’insulter le président.

Mohamed Morsi, élu en juin 2012, a été accusé de réprimer ou de chercher à intimider l’opposition et les journalistes qui le critiquent par le biais de procédures les accusant de diffamation ou d’insulte. En avril, le président égyptien avait ordonné le retrait des plaintes déposées en justice par son bureau contre des journalistes accusés d’avoir publié des « rumeurs » sur lui.

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Hausse des plaintes pour "insulte au président"

Selon l’avocat et défenseur des droits de l’homme Gamal Eid, il y a eu quatre fois plus de plaintes pour « insulte au président » lors des 200 premiers jours de Mohamed Morsi au pouvoir que pendant les 30 ans de règne de Hosni Moubarak.

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La grande majorité de ces plaintes n’émane pas directement des parties concernées mais de « citoyens », comme le permet le système judiciaire égyptien. De son côté, la présidence invoque l’indépendance de la justice.

En septembre, un enseignant de confession chrétienne avait par exemple été condamné à six ans de prison au total pour avoir porté atteinte au prophète Mahomet et au président Morsi sur Facebook. Quant au célèbre humoriste Bassem Youssef, qui anime une émission de télévision satirique, il a aussi été visé par plusieurs plaintes pour insulte envers l’islam et le chef de l’État. Fin mars, il a été interrogé pendant plusieurs heures avant d’être libéré sous caution.

(Avec AFP)

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