François Hollande : « Une partie des soldats qui doivent quitter le Mali resteront dans la région »

Le président français, François Hollande, a accordé, vendredi 31 mai, un entretien aux médias France 24, Radio France Internationale et TV5Monde. Il s’est notamment épanché sur l’intervention au Mali, la situation sécuritaire du Sahel, la question des droits de l’homme en Afrique et la présence à Paris du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika.

Le président français, François Hollande à Paris, le 27 mai 2013. © AFP

Le président français, François Hollande à Paris, le 27 mai 2013. © AFP

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Publié le 31 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Sans surprise, c’est sur la question malienne que François Hollande s’est longuement attardé, vendredi 31 mai, lors d’un entretien aux médias France 24, Radio France Internationale et TV5Monde. Le président français a également abordé la situation sécuritaire au Sahel, la présence à Paris du chef de l’État algérien, et le sort du Franco-Camerounais Michel Atangana.

  • Mali

L’opération Serval, lancée par Paris en janvier dernier, avait pour objectif de « libérer le Mali de l’emprise terroriste ». « Cet objectif a été atteint militairement et pratiquement. Il n’y a plus un seul morceau du Mali qui puisse être sous contrôle de terroristes » et « une grande part » d’entre eux ont été mis hors d’état de nuire, les autres groupes s’étant repliés « quelque part », vraisemblablement « au sud de la Libye ».

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Cette opération « doit maintenant être réussie – et ça ne dépend plus de nous – politiquement », ce qui signifie que « des élections vont avoir lieu au Mali, un dialogue va être engagé avec les autorités du pays. « L’administration malienne doit être présente à Kidal. Je comprends les revendications des autorités à cette égard. La France accompagnera l’administration civile, et s’il le faut l’armée », a déclaré Hollande. Il n’y a pas de complaisance vis-à-vis des Touaregs, mais un respect de leur réalité ».

« La question de la sécurité du Mali sera garantie par l’intervention maintenant de l’ONU, qui se substitue à celle de la France et des pays africains », a dit François Hollande tout en précisant qu’« une partie des soldats qui quitteront le Mali resteront dans la région, à la demande des pays qui nous accueillent »

La volonté de l’Union africaine de créer une force d’intervention « est la bonne », a-t-il dit, rappelant que « les armées africaines n’étaient pas formées face à la menace terroriste. La France et l’Europe aideront cette force ».

  • Sahel

« Les auteurs des récents attentats contre la France [en Lybie, et tout récemment au Niger, NDLR] n’ont pas identifiés formellement ». D’après plusieurs communiqués jihadistes, les attaques sanglantes d’Arlit et d’Agadez, d’abord revendiquées par le Mujao, ont été « supervisées » par le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, annoncé mort par plusieurs sources au début du mois de mars. « Abou Zeid est mort. Nous n’avons jamais eu la confirmation de la mort de Mokthar BelMokthar », a déclaré François Hollande à ce sujet.

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Enfin, au sujet du sort des otages français, « toutes les informations que nous avons vont dans le sens de la preuve de vie », a simplement assuré le président français.

  • Tunisie

Maintes fois repoussée, la visite de François Hollande en Tunisie devrait avoir lieu en juillet. À cette occasion, le chef de l’État français « discutera avec tous », même avec les islamistes d’Ennahdha, « issu du processus électoral ».

  • Algérie-Abdelaziz Bouteflika
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François Hollande s’est peu arrêté sur la présence d’Abdelaziz Bouteflika à Paris : « Il ne m’appartient pas de faire le bulletin de santé du président algérien. Il est en convalescance aux Invalides ». Et d’assurer : « Je ne crois pas qu’il y a un risque de chaos pour l’Algérie ».

  • Droits de l’homme

Le sort du Franco-Camerounais Michel Atangana, détenu au Cameroun, est « inadmissible », a dit le président François Hollande, en précisant l’avoir dit à son homologue Paul Biya et en réfutant l’accusation selon laquelle il ne défendrait pas les droits de l’homme en Afrique. « Ça fait trop longtemps, 20 ans que ça dure, et c’est inadmissible », a-t-il dit. « Au Cameroun, j’ai dit au président Biya que, bien sûr dans le respect de l’indépendance de la justice camerounaise, tout devait être fait pour qu’il puisse y avoir une solution qui soit apportée ».

Au sujet du Tchad, où plusieurs opposants ont été arrêtés, « il n’y pas de dérogation, d’indulgence » sous prétexte de l’aide apportée par le président Idriss Déby Itno dans la guerre au Mali, a-t-il enfin assuré.

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Par Vincent duhem

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