Mali : Tassiga, un pont vital pour le déploiement de la Minusma

Dans la semaine du 20 mai, les militaires français ont rebâti le pont de Tassiga, détruit par les jihadistes en janvier. Une opération aussi stratégique pour le déploiement de la Minusma que symbolique pour la reconstruction du Mali.

Le pont Tassiga est situé à 149km à l’est de Gao, vers la frontière nigérienne. © Baba Ahmed/J.A.

Le pont Tassiga est situé à 149km à l’est de Gao, vers la frontière nigérienne. © Baba Ahmed/J.A.

Publié le 30 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Les jihadistes l’ont détruit mais les Français l’ont rebâti. Dans la semaine du 20 mai, à Tassiga, à 149 km à l’Est de Gao, près de la frontière avec le Niger, la deuxième compagnie du 31e régiment du génie militaire de l’armée française s’est évertuée à installer un pont « Bailey » à l’emplacement de celui que le Mujao avait fait sauté en janvier.

« L’ancien n’était pas complètement détruit et il fallait juste combler les brèches, c’est pour cela que nous avons installé le « Bailey » par-dessus. C’est un pont métallique d’environ 24 mètres de long et qui peut supporter des engins lourds de 60 tonnes », explique le lieutenant Charles, chef du chantier.

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Haute surveillance

Surtout, c’est une infrastructure essentielle pour la réussite du déploiement des soldats de la Mission intégrée des Nations-unies pour la stabilisation du Mali (Minusma, voir encadré ci-dessous). Le pont est donc désormais placé sous haute surveillance, pour parer aux attaques des kamikazes jihadistes.

Sodats français installant le pont Bailey.

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© Baba Ahmed/J.A.

Pour sécuriser la trentaine d’hommes qui ont réalisé les travaux, l’armée française avait ainsi déployé des blindés légers au nord, des soldats nigériens étant postés au sud. Dans l’air, des avions de combat de type Tigre balayaient la zone régulièrement.

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Même s’il est difficile d’évaluer en termes financiers l’effort français pour mener à bien le projet, celui-ci se veut aussi très symbolique. « Nous avons aidé le Mali a détruire les groupes jihadistes. Maintenant, nous allons l’aider à se reconstruire, et les ponts font partir de cette aide », explique le général Kolodziej, chef de l’opération Serval.

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Par Baba Ahmed, à Tassiga

Minusma : de la difficulté de devenir Casque bleu

Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, s’il est « un grand défi » que la Minusma doit relever, c’est d’arriver à transformer les soldats ouest-africains en vrais Casques bleus. Équipement, formation, respect des droits de l’homme… « Cela varie de pays à pays, certains sont assez proches des standards ONU et pour d’autres il y a encore du travail », a-t-il relevé lors d’une conférence de presse, mercredi 29 mai.

Il y a notamment le cas des soldats tchadiens qui coopèrent actuellement avec la Misma sans en faire vraiment partie. Pour Ladsous, l’ONU « envisage de les prendre mais ils devront être impeccables sur le plan des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne les enfants-soldats » auxquels N’Djamena aurait recours, selon les Nations unies.

En tout, les 6 500 soldats de la Misma devraient être intégrés dans les quelque 12 600 Casques bleus de la Minusma. Son déploiement, prévu le 1er juillet, dépend d deux paramètres : trouver d’autres pays contributeurs pour compléter les effectifs. Et que la sécurité soit assurée. Pour que la Minusma puisse se déployer, il faudra aussi que la sécurité sur place le permette et il reviendra au Conseil de sécurité de l’ONU d’en décider quelques jours auparavant. (Avec AFP)

 

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