Guinée : Alpha Condé veut « faire la lumière » sur les dernières violences
Entre le 22 et le 25 mai, une nouvelle vague de violences a fait douze morts et 89 blessés à Conakry, selon le bilan officiel. Le président Alpha Condé est rentré d’urgence du sommet de l’Union africaine pour prendre la mesure de la situation. En toile de fond, les tensions autour de l’organisation des législatives prévues pour le 10 juin.
Le président guinéen Alpha Condé a demandé à son ministre de la Justice de « faire la lumière » sur les récentes violences à Conakry lors de manifestations contre la tenue de législatives en juin. « J’ai demandé au ministre de la Justice de prendre immédiatement des dispositions nécessaires à la mise en place d’un pool de juges exclusivement chargés de faire la lumière sur les récents évènements et de rendre justice à toutes les victimes », a déclaré Alpha Condé dans un discours mardi soir à la radio-télévision nationale RTG.
Ce dernier a estimé « essentiel » que les manifestations en Guinée se déroulent « de façon pacifique et légale, de sorte à ne pas porter atteinte à la sécurité des autres personnes et à leurs biens ». Et d’ajouter : « Personne ne doit être victime du fait de ses origines et de ses opinions. La Guinée est un État de droit où nul n’est au-dessus de la loi. »
Le président a dit avoir écourté son voyage à Addis Abeba, pour les 50 ans de l’Union africaine (UA), afin de rentrer à Conakry dès lundi et « prendre les mesures qui s’imposent pour assurer la protection de tous et ramener la concorde dans notre pays ».
La date du 30 juin contestée
L’opposition guinéenne a organisé ces derniers mois plusieurs marches pour réclamer des élections législatives « libres et transparentes », manifestations ayant le plus souvent dégénérées en violences meurtrières. Selon un bilan officiel publié par le gouvernement guinéen, les violences à Conakry de cette dernière semaine, liées à la contestation par l’opposition de la tenue des législatives le 30 juin, ont fait douze morts et 89 blessés.
L’AFP a elle décompté 17 personnes tuées dans ces violences, qui se sont déroulées dans des banlieues de la capitale, considérées comme des fiefs de l’opposition, à partir de sources médicales et de proches des familles.
Les opposants contestent la date du 30 juin pour les législatives, fixée selon eux sans concertation par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Les législatives sont attendues depuis 2011 en Guinée. Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin « libre et transparent », elles ont été maintes fois repoussées.
(Avec AFP)
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