Madagascar : vers un report de la présidentielle
Alors que Madagascar est dans un processus de sortie de crise, les élections prévues au mois de juillet pour confirmer ce virage est remis en question par la Cour Électorale Spéciale dans une lettre publiée aujourd’hui.
La Cour électorale spéciale (CES) malgache a ouvert la voie, mardi 28 mai, à un report de l’élection présidentielle, prévue le 24 juillet prochain. La CES estime que la suspension de financements et le rejet de trois candidatures par la communauté internationale constituent « un cas de force majeure [qui] compromet très gravement la réalisation du processus électoral ».
Par ailleurs, l’instance électorale constate que « l’absence de solution concertée sur le cas des trois candidats contestés, l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana l’épouse de l’ancien président en exil Marc Ravalomanana, et l’ancien président Didier Ratsiraka, est une source de conflit politique croissant ».
La communauté internationale qui rejette ces trois candidatures a d’ores et déjà fait savoir qu’elle ne reconnaîtrait pas le résultat de l’élection si l’un des trois l’emportait. C’est aussi pour protester contre la présence du trio que les bailleurs de fonds étrangers comme l’Union européenne ont partiellement suspendu leur aide financière à l’organisation du scrutin.
Démission
La lettre de la CES fait suite à une requête de l’armée et de la société civile, réunies dans un Conseil pour la Réconciliation Malgache (CRM), lui demandant de reporter d’un mois une élection attendue depuis le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, en 2009.
Mais la dernière lettre de la Commission électorale nationale indépendante de la transition (Cenit) du 24 mai explique que « le président de la CES notifie immédiatement le cas de force majeure, le cas échéant, au gouvernement qui prendra, dans les 48 heures, un décret pour le report de la date du scrutin. »
Il revient donc à Andry Rajoelina de choisir de repousser ou non la date de l’élection, censée sortir la Grande Île d’une crise politique qui mine son économie et appauvrit sa population depuis presque cinq ans. Or sa position est déjà connue : celui-ci a déjà demandé lundi, dans une lettre à la CES, un report d’un mois. Selon la feuille de route approuvée par la communauté internationale, tout candidat occupant des fonctions de gouvernement doit démissionner au mois deux mois avant le scrutin. « Il est encore impensable pour moi de démissionner », s’est simplement justifié Andry Rajoelina.
(Avec AFP)
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