Attaque de l’ambassade américaine à Tunis : deux ans avec sursis pour les vingt accusés

Le procès des vingt participants présumés à l’attaque de l’ambassade des États-Unis en septembre 2012 s’est tenu mardi 28 mai à Tunis. Les accusés ont tous clamé leur innocence mais ont tous été condamnés à deux ans de prison avec sursis.

Des Tunisiens attaquent l’ambassade des États-Unis, le 14 septembre 2012 à Tunis. © AFP

Des Tunisiens attaquent l’ambassade des États-Unis, le 14 septembre 2012 à Tunis. © AFP

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Publié le 28 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 29/05 à 07h45.

Près de neuf mois après l’attaque sanglante de l’ambassade américaine, le 14 septembre à Tunis, le procès des assaillants présumés s’est tenu mardi 28 mai dans un tribunal de la capitale tunisienne.

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L’audience n’a duré qu’un peu plus de quatre heures, se limitant aux déclarations de l’accusation, des avocats et aux dénégations des accusés, aucune partie n’ayant demandé à ce que les témoins ou les preuves examinées durant l’instruction soient présentés lors du procès. Les vingt accusés « ont tous été condamnés à deux ans avec sursis », a indiqué en fin de journée maître Anouar Ouled Ali, chef de leur comité de défense. « Nous allons voir avec leurs familles s’ils veulent faire appel, s’ils le souhaitent on le fera », a-t-il ajouté.

Le jugement a été rendu en un temps record après seulement une demi-journée de procès, alors même que certains des chefs d’inculpation prévoyaient des peines pouvant aller jusqu’à une condamnation à mort. Les arguments du juge n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat.

Attaques préméditées

Les avocats ont dénoncé dans leurs plaidoiries les accusations les plus graves retenues (articles 74, 75, 77 et 119 du code pénal) et qui traitent d’attaques préméditées orchestrées par une bande armée organisée, des crimes passibles suivant les cas de cinq ans de prison à la peine capitale. Les prévenus avaient auparavant été interrogés un à un par le juge. Chacun d’entre eux, dont neuf étaient en détention provisoire, a nié avoir participé à la manifestation ou avoir attaqué l’ambassade et les policiers présents. Leur défense a ensuite vivement dénoncé le procès et réclamé un non-lieu, estimant que la justice tunisienne se soumettait aux désirs de l’Occident.

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« Ces protestations (devant l’ambassade) s’inscrivaient dans une réaction spontanée dans tout le monde (musulman) contre les atteintes à nos symboles sacrés », a déclaré maître Slah Barakati. « Ces Tunisiens sont traduits devant le tribunal pour faire plaisir aux États-Unis et à l’Union européenne », a-t-il martelé. Une autre avocate a dénoncé des « aveux arrachés par la police sous la pression et les menaces ».

Quatre morts et des dizaines de blessés

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Un autre avocat des accusés, Abdelbasset Ben Mbarek, a pour sa part indiqué que les accusés risquaient diverses peines de prison. Ces accusés « comparaissent aujourd’hui en vertu du code pénal. D’autres seront traduits en justice ultérieurement en vertu de la loi antiterroriste », a-t-il dit sans préciser ni la date, ni le nombre des accusés de cet autre procès à venir.

Des centaines de manifestants avaient attaqué le 14 septembre 2012 l’ambassade américaine à Tunis pour dénoncer la diffusion sur Internet d’un film islamophobe produit aux États-Unis. Des manifestations similaires avaient eu lieu dans de nombreux pays musulmans ce jour-là.

Quatre assaillants avaient été tués et des dizaines de personnes blessées lors des violences à Tunis. La représentation diplomatique et l’école américaines avaient été partiellement incendiées et saccagées. Selon le gouvernement, ces heurts avaient été organisés par Abou Iyadh, un vétéran d’Al-Qaïda en Afghanistan et le chef du principal mouvement salafiste jihadiste tunisien, Ansar al-Charia. Aucun des hauts responsables de cette organisation ne sont jugés dans cette affaire. De son côté, Abou Iyadh échappe à la police depuis huit mois.

(Avec AFP)

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