Présidentielle malienne : les électeurs convoqués les 28 juillet et 11 août
Comme prévu, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 28 juillet au Mali, suivi deux semaines plus tard d’un éventuel second tour « sur toute l’étendue du territoire national », confirme un projet de loi adopté le 27 mai à Bamako.
Le Mali compte bien organiser la présidentielle dans deux mois. « Le Conseil des ministres a adopté un projet de loi convoquant le collège électoral pour le 28 juillet 2013 pour l’élection du président de la République, sur toute l’étendue du territoire national et les représentations diplomatiques et consulaires », précise le texte. Il ajoute que la campagne électorale débutera le 7 juillet pour s’achever le 26 juillet, et que celle pour un éventuel second tour, prévu le 11 août, débutera au lendemain du premier tour et s’achèvera le 9 août.
La confirmation de ce scrutin en juillet répond à la demande pressante de la France qui, aux côtés d’autres pays africains, intervient militairement dans le nord du Mali depuis janvier pour traquer les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont occupé cette région pendant presque toute l’année 2012. Le président français, François Hollande, avait dit en avril qu’il serait « intraitable » sur la tenue du scrutin en juillet afin que le Mali se dote au plus vite d’un président légitime qui ait l’autorité pour entreprendre les profondes réformes nécessaires à la reconstruction et au développement du pays.
La question de Kidal
La validation de cette date, maintes fois avancée mais jamais officiellement confirmée, intervient alors que le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, a entamé lundi à Ouagadougou des discussions pour résoudre le problème de Kidal, dans le nord-est du Mali, contrôlée par la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et un autre groupe armé touareg, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui refusent jusqu’à maintenant la présence de l’armée et de l’administration malienne.
« Nous avons bon espoir que nous avancerons bientôt vers la signature d’un accord intérimaire permettant la tenue de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire national au Mali », y compris Kidal, a rassuré Tiébilé Dramé, émissaire du gouvernement malien de transition pour le nord du pays, après avoir rencontré Blaise Compaoré.
Tiébilé Dramé sera ce 28 mai à Bamako l’un des interlocuteurs de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, qui vient s’enquérir de l’état de préparation du scrutin et rencontrera également Dioncounda Traoré, ainsi que son premier ministre Django Cissoko.
Une quinzaine de politiciens se sont d’ores et déjà déclarées candidats, dont les principaux poids-lourds de la classe politique malienne, parmi lesquels les anciens Premiers ministres Ibrahim Boubacar Keita et Modibo Sidibé.
Mais de nombreux observateurs émettent des doutes sur le bienfondé d’un scrutin organisé si rapidement alors que, outre la question de Kidal, la sécurité n’est pas encore totalement rétablie dans le nord du Mali où persistent les tensions entre communautés, en particulier entre Noirs d’un côté, Touaregs et Arabes de l’autre, souvent assimilés aux islamistes. Ils mettent également en avant l’absence des services de l’État, et le fait que la majorité des quelque 400 000 réfugiés et déplacés qui ont fui la région et ne sont toujours pas rentrés.
(Avec AFP)
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