Niger : au moins 23 morts dans les attentats d’Arlit et d’Agadez

Selon un premier bilan officiel, 23 personnes – 18 militaires, quatre kamikazes et un civil – ont été tuées dans une attaque à la voiture piégée contre une caserne militaire à Agadez, jeudi 23 mai au petit matin. Un cinquième assaillant retient en otages de jeunes élèves officiers dans un local.

Patrouille de soldats nigériens le 27 septembre 2010 entre Agadez et Arlit. © AFP

Patrouille de soldats nigériens le 27 septembre 2010 entre Agadez et Arlit. © AFP

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Publié le 23 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Publié à 9h36, mis à jour à 14h51.

C’est un coup dur pour l’armée nigérienne engagée au Mali voisin. Jeudi matin, vers 5h30 du matin, un 4×4 bourré d’explosifs a sauté devant une caserne militaire d’Agadez, dans le nord du Niger. D’après un premier bilan officiel, 18 militaires nigériens, un civil et quatre kamikazes ont été tués lors de cette attaque. La caserne abritait de jeunes militaires en formation, légèrement équipés, ce qui explique ce très lourd bilan côté nigérien. Selon les autorités, un cinquième kamikaze retient des élèves officiers en otages dans un local.

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D’après une source proche du Premier ministre, des éléments de l’armée française sont arrivés sur place. Contacté par Jeune Afrique, le ministère français de la Défense a refusé de confirmer l’information, sans toutefois la démentir.

Le ministre nigérien de la Défense Mahamadou Karidjo est également arrivé à Agadez. Il a affirmé que les jihadistes étaient des « peaux rouges », terme utilisé pour désigner des membres des communautés touarègue ou arabe. De son côté, une source gouvenrnementale affirme que les auteurs de l’attaque étaient venus de Libye.

Attentat-suicide contre un site d’Areva

Pratiquement en même temps que l’attaque d’Agadez, aux environs de 5h30 du matin, un autre 4×4 piégé a explosé à Arlit, sur le site de la mine de la Somaïr (Société des mines de l’Aïr), exploitée par le groupe français Areva. D’après un communiqué de la compagnie française, « 13 collaborateurs ont été blessés » et « pris en charge par les services de secours locaux ». Selon un employé de la société, le kamikaze serait mort dans l’explosion. « Un homme en treillis militaire conduisant un véhicule 4×4 bourré d’explosifs s’est confondu aux travailleurs de la Somaïr. Il a pu faire exploser sa charge devant la centrale électrique de l’usine de traitement d’uranium », a également affirmé cet employé.

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Les forces de sécurité nigériennes ont renforcé les dispositifs de sécurité sur les sites d’Areva. L’armée est par ailleurs en train de ratisser la zone.

Cette double attaque terroriste sanglante a été revendiquée à la mi-journée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes armés qui contrôlait le Nord-Mali avant l’intervention militaire franco-africaine. « Grâce à Allah, nous avons effectué deux opérations contre les ennemis de l’islam au Niger », a déclaré à l’AFP Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao. « Nous avons attaqué la France et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre la charia », a-t-il ajouté, tout en menacant d’autres actions contre la France et ses alliés africains.

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Le Mujao, composé en grande partie d’Africains subsahariens (contrairement à ses alliés d’Aqmi ou d’Ansar Eddine), a revendiqué plusieurs attentats-suicides ces derniers mois, dont plusieurs à Gao, la plus grande ville du nord malien.

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Benjamin Roger

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