RDC : arrivée de Ban Ki-moon en pleine reprise des combats au Kivu

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a entamé le 22 mai à Kinshasa une tournée dans la région des Grands lacs. Une visite qui coïncide avec la reprise des combats entre les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) et l’armée congolaise, dans la partie est de la RDC.

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le 11 avril 2013 à la Maison blanche à Wa © AFP

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le 11 avril 2013 à la Maison blanche à Wa © AFP

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Publié le 22 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 12h40.

Les bruits de bottes se font de nouveau entendre dans la partie orientale de la RDC. Depuis trois jours, les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) s’affrontent avec les éléments de l’armée congolaise à Mutaho, à quelque 15 km de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (voir ci-dessous). Au même moment, Ban Ki-moon a entamé à Kinshasa, ce 22 mai, une visite dans la région des Grands Lacs.

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>> Lire la tribune de Ban Ki-moon et Jim Yong Kim "RDC : la paix est à portée de main"

Le secrétaire-général de l’ONU a été accueilli à l’aéroport de Kinshasa par le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda. Il devait rencontrer en fin de matinée le chef de l’État Joseph Kabila, puis, dans l’après-midi, plusieurs ministres, les représentants des assemblées et de la société civile. Dans sa tournée qui doit, en principe, le conduire également en Ouganda au Rwanda, et en Éthiopie, il est accompagné par le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, par Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations Unies dans les Grands Lacs, et par Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la paix à l’ONU.

En dépit des rumeurs d’annulation de cette visite, ils devraient partir jeudi matin pour Goma, où Ban Ki-moon doit rencontrer des responsables locaux et visiter un hôpital où sont soignées les femmes victimes de violences sexuelles. Mais son déplacement intervient en pleine reprise des hostilités, alors que la brigade d’intervention de l’ONU, ayant pour mission de combattre et désarmer les groupes armés de l’est congolais – M23 en tête – se déploie à Goma. « Vu ce qui se passe, je pense que nous devons accélérer le déploiement pour qu’ils soient pleinement à pied d’œuvre le plus tôt possible », a déclaré, le 21 mai, Ban Ki-moon depuis le Mozambique.

"Supplétifs étrangers"

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Depuis le début de la reprise des combats, le bilan provisoire donné par Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, fait état de « 15 éléments tués et 21 blessés lors des combats (…) parmi les pseudo-mutins du M23 tandis que les forces gouvernementales ont enregistré 4 morts et 6 blessés ». Un bilan qualifié de « mensonger » par Réné Abandi, le chargé des affaires extérieures du mouvement rebelle.

Kinshasa accuse par ailleurs Kigali, sans le nommer, de continuer à soutenir la rébellion congolaise en dépit de l’accord-cadre de l’ONU, signé fin février à Addis-Abeba, par lequel 11 pays africains, dont le Rwanda et l’Ouganda, s’engageaient à ne soutenir aucun groupe armé dans l’est congolais. Selon Lambert Mende, au cours de ces nouveaux combats, le M23 est soutenu par des « supplétifs étrangers venus d’un pays voisin », et que « des armes lourdes et plusieurs caisses de munitions en provenance de l’extérieur ont été récupérées dans deux positions avancées de l’ennemi passées sous contrôle des forces régulières ». Des accusations démenties par le mouvement rebelle.

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(Avec AFP)

Le point sur les combats au Kivu, le mercredi 22 mai

Les combats ont repris mercredi matin entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise près de Goma, ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo, le jour même de l’arrivée dans le pays du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, ont annoncé les belligérants à l’AFP. « Les FARDC (Forces armées de la RDC) nous ont attaqué depuis 6h (4h GMT) du matin (…) dans la zone de Mutaho, avec des mortiers, des chars, des BM (lance-roquette) », a affirmé mercredi le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23.

Mais selon le lieutenant-colonel Hamuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, le M23 a commencé « car ils veulent à tout prix prendre Mutaho, mais ça ne peut pas se faire ! (…) On est en train de riposter pour défendre nos positions et jusqu’à présent on a rien perdu. (…) Au lieu de combattre, ils sont en train de lancer des bombes délibérément sur la population. Ils utilisent des armes de longue portée qui ont atteint Muguet et Ndosho », a-t-il ajouté.

Une source de l’ONU a confirmé à l’AFP que des tirs ciblent Muguet, localité à l’Ouest de Goma qui abrite des camps de déplacés. « Depuis hier (mardi), il y a eu des tirs à l’arme lourde, apparemment même des obus, qui ont été lancés dans le quartier de Muguet mais les tirs n’ont pas atteint les camps », a-t-elle précisée, ajoutant que des réfugiés commençaient à converger vers Goma « de façon préventive ».

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