Les Brics veulent consacrer 150 milliards de dollars à deux projets emblématiques

Le Wall Street Journal rapporte que les représentants des Brics – le club de pays émergents rassemblant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – ont convenu de la structure finale de la banque de développement dont la création avait été annoncée lors du sommet de mars 2013 à Durban, en Afrique du Sud. La nouvelle banque devrait être dotée d’un capital total de 50 milliards de dollars avec des contributions égales de chaque pays membre. Cette solution devrait clore, en partie, les désaccords existant entre les Brics sur le financement et la gestion de l’institution. La Chine notamment avait proposé un capital de 100 milliards de dollars avec une part dans le capital de la banque plus représentative du poids de l’économie chinoise.

Toutefois, la participation des pays développés au capital de cette banque n’a pas encore été résolue. Selon le quotidien économique américain, le groupe envisagerait une participation de 40 à 45% pour les pays non-brics, ce qui permettrait à l’établissement d’obtenir une meilleure note auprès des agences de notation et d’accéder plus facilement aux marchés financiers. En effet, parmi les cinq pays Brics, seule la Chine dispose d’une très bonne note souveraine (AA- selon Standard & Poor’s). La question devrait être abordée par les ministres des Finances des Brics, en marge des réunions annuelles de la Banque Mondiale et du FMI en octobre prochain.

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Le fonds de stabilisation bientôt en place

La mise en place d’un fonds de stabilisation des Brics, autre mesure annoncée durant le sommet de Durban, pourrait être elle aussi bientôt concrétisée. Selon l’agence de presse la Voix de la Russie, les Brics ont décidé de créer un outil de stabilisation d’une valeur de 100 milliards de dollars. La Chine devrait y allouer 41 milliards de dollars, le Brésil, la Russie et l’Inde 18 milliards chacun et l’Afrique du Sud 5 milliards.

Ces réserves proviendraient des banques centrales de ces différents pays. Le dispositif devrait être connu sous le nom de Contingency Reserve Arrangement (CRA – fonds de réserve d’urgence). Selon Zhu Guangyao, le vice-ministre des Finances chinois, interrogé par le Wall Street Journal, ce fonds devrait servir de filet de sécurité financier en cas de crise de change afin d’assurer la stabilité et renforcer la confiance dans les Brics.

Des pays émergents en crise

Si la mise en commun de réserves pourrait renforcer le pouvoir d’intervention des Brics sur les marchés de devises, cette annonce survient alors que les pays émergents, notamment les Brics, traversent une passe difficile. Les capacités de leurs banques centrales à consacrer des devises pour un fonds de stabilisation non encore opérationnel sont peut-être limitées. En effet, selon la Voix de la Russie, les réserves en or et en devises des pays en développement auraient baissé de 80 milliards de dollars depuis mai 2013.

La roupie indienne a ainsi perdu près du quart de sa valeur entre janvier et août 2013 et la banque centrale indienne, qui s’est lancée dans un effort continu pour soutenir la devise nationale, ne dispose plus que de 280 milliards de dollars de réserve. Le réal brésilien aurait quant à lui perdu 17% de sa valeur face au dollar entre mai et août 2013, forçant la banque centrale brésilienne à mobiliser 60 milliards de dollars pour de nouvelles interventions sur le marché des devises.