Tunisie : 200 salafistes arrêtés après les violences de dimanche
Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, a annoncé lundi 20 mai l’arrestation d’environ 200 islamistes radicaux d’Ansar al-Charia lors de heurts avec la police ayant suivi l’interdiction du congrès du mouvement salafiste jihadiste à Kairouan.
Dans une déclaration publiée lundi par le quotidien arabe Al-Hayat, le Premier ministre tunisien Ali Larayedh affirme qu’environ 200 personnes ont été arrêtées après les violents heurts qui ont opposé dimanche les forces de l’ordre aux partisans d’Ansar al-Charia, dont le congrès annuel à Kairouan a été interdit par le gouvernement.
« Le nombre des personnes arrêtées s’élève à quelque 200 », a déclaré Ali Larayedh qui participait à une conférence à Doha. La veille, le Premier ministre avait qualifié le groupe Ansar al-Charia de « terroriste » dans une déclaration à la télévision d’État tunisienne.
« Ce groupe exerce la violence, s’oppose à l’État et se rebelle », a-t-il accusé dans Al-Hayat.
En réponse, « nous allons y faire face avec une extrême fermeté, mais dans le cadre de la loi. Nous serons inflexibles », a prévenu Ali Larayedh, ancien ministre de l’Intérieur et membre influent du mouvement Ennahdha, qui dirige le gouvernement.
Une personne a été tuée et une quinzaine d’individus ont été blessés dans des heurts entre la police et les partisans d’Ansar al-Charia dimanche à Tunis.
Discours d’Abou Iyadh
Dans un enregistrement diffusé tard dimanche soir, le chef de ce mouvement salafiste jihadiste, Abou Iyadh, a de son côté déclaré que ses partisans ne pouvaient être « vaincus » malgré la « persécution » dont ils sont victimes. Dans cet enregistrement d’environ cinq minutes, qui semble avoir été réalisé avant le début des violences, il s’adresse aux participants au congrès du mouvement, interdit par les autorités.
« Dieu sait combien j’aurais voulu être avec vous au moment où vous ouvrez une page rayonnante de l’histoire de notre nation. Vous avez montré au monde entier que vos efforts ne peuvent être vaincus malgré la persécution de vos chefs », dit l’homme, en fuite depuis septembre 2012.
Cet extrait audio, publié sur la page Facebook d’Ansar al-Charia, est présenté comme le discours d’Abou Iyadh à l’occasion du congrès qui aurait dû se tenir dimanche.
Les autorités ont estimé que ce rassemblement prévu à Kairouan, 150 km au sud de Tunis, était une « menace » pour le pays. Face au dispositif policier déployé dans cette ville, Ansar Al-Charia a tenté de réunir ses partisans dans la banlieue de Tunis, déclenchant les heurts sanglants dans la journée de dimanche.
(Avec AFP)
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