Racisme : « Be my slave », la mode au centre d’une nouvelle polémique sur l’esclavage

Après la dernière controverse autour de la gamme « style esclave » de la marque Mango, une nouvelle polémique secoue le milieu de la mode. Cette fois-ci, c’est un shooting baptisé « Be my slave » (« sois mon esclave »), réalisé par une photographe pakistanaise, qui relance le débat. Très raciste ou… juste un peu ?

Une photo du shooting « Be my slave ». © DR

Une photo du shooting « Be my slave ». © DR

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Publié le 16 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Dans la mode, la polémique autour du racisme véhiculé par certains clichés serait-elle en passe de devenir une stratégie de marketing courante ? En tout cas, les scandales se suivent et se ressemblent. Après le « style black » du magazine français Elle en 2012, le feuilleton s’est poursuivi cette année notamment avec l’épisode « African Queen » de la mannequin blanche maquillée pour représenter la femme noire, suivi de la collection « style esclave » des bijoux Mango. C’est désormais au tour d’une photographe pakistanaise d’en rajouter une couche avec son shooting « Be my slave » (« Sois mon esclave », en français).

Aamna Aqeel, qui travaille pour Diva magazine au Pakistan, a photographié un modèle blanc à côté d’un enfant qui joue à l’esclave dévoué à sa maîtresse. On le voit tantôt debout, immobile, une ombrelle à la main pour protéger la mannequin vêtue d’une robe en jersey, tantôt en train de dormir à même le sol lorsque sa « patronne » plonge dans la lecture, tantôt tête baisée pour suivre attentivement les instructions de la dame…

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"Photos conçues pour choquer"

Les réactions n’ont pas tardé. Depuis Karachi, d’où cette nouvelle polémique est venue, la bloggeuse pakistanaise Salima Feerasta a été l’une des premières personnes à monter au créneau, le 9 mai déjà, pour dénoncer des « images ignobles de racisme et d’exploitation ». Sur son blog, cette diplômée de l’Université d’Oxford en Grande-Bretagne s’insurge contre cette habitude des magazines de mode qui « font des shooting controversés pour s’attirer l’attention des médias ». Pour elle, les photos d’Aamna Aqueel, « en représentant un mannequin blanc avec un enfant de peau foncée qui lui sert d’esclave », ont été « conçues pour choquer » et faire le buzz.

Sur les réseaux sociaux, en France, les attaques ont plus ciblé le célèbre magazine anglais Diva accusé précipitamment et à tort d’avoir commandé ces clichés aux relents racistes.

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« Ce shooting a été publié par un autre magazine [au Pakistan, NDRL] qui se nomme aussi Diva, cela n’a rien avoir avec nous », a tenu à préciser Diva, le 15 mai, également par un tweet.

De son côté, la photographe pakistanaise, auteure des photos controversées, continue à nier toute considération raciste dans ses œuvres. Pour Aamna Aqeel, qui plaide sa bonne foi en arguant qu’elle s’implique dans une association caritative pour les droits des enfants, « Be my slave » voudrait juste susciter un débat autour du travail des enfants. Le choix de ce garçon noir ne serait qu’un hasard. « Il travaille dans un garage et voulait se faire un peu d’argent », avance-t-elle.

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Par Trésor Kibangula

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