Nigeria : Goodluck Jonathan décrète l’état d’urgence dans trois États du Nord
L’état d’urgence a été déclaré dans trois États du nord du Nigeria. L’annonce a été faite, mardi 14 mai, par le président Goodluck Jonathan, au lendemain de la revendication par Boko Haram de deux attaques très meurtrières dans l’État de Borno.
En guerre totale contre la secte islamique Boko Haram, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a déclaré l’état d’urgence dans trois États du pays – « Borno, Yobe et Adamawa » – théâtre d’une série d’attaques particulièrement sanglantes menées par Boko Haram ces dernières semaines. Des renforts militaires seront « immédiatement » déployés dans cette partie du pays, a-t-il précisé dans d’un discours télévisé, mardi 14 mai.
Le président nigérian avait déjà déclaré l’état d’urgence en janvier 2012 à la suite d’une vague de violences perpétrées par les extrémistes de Boko Haram, mais le décret s’appliquait alors seulement à certaines zones. Le président s’est engagé à ne pas imiter l’ancien président Olusegun Obasanjo. Ce dernier, qui avait déclaré l’état d’urgence par deux fois, en 2004 et 2006, avait révoqué des gouverneurs d’État démocratiquement élus pour les remplacer par d’anciens officiers militaires, nommés administrateurs. « Les gouverneurs et les autres membres de la direction politique dans les États concernés continueront à s’acquitter de leurs responsabilités », a-t-il assuré.
Dans une vidéo reçue lundi par l’AFP, le chef présumé de Boko Haram, Abubakar Shekau, a revendiqué deux attaques très meurtrières dans l’État de Borno : celle de Baga, le 16 avril, qui avait été suivie d’une violente répression par l’armée, ayant fait au total 187 morts et celle de Bama menée le 7 mai, qui s’était soldée par au moins 55 morts.
"Nous les pourchasserons"
Ses dernières violences ont été présentées comme « une déclaration de guerre » par le président Goodluck Jonathan, qui a pour la première fois reconnu que Boko Haram avait pris le contrôle de certaines parties de l’État de Borno.
Le président nigérian, qui avait lancé une proposition d’amnistie pour les insurgés, a soutenu mardi que la stratégie incluant « persuasion, dialogue et larges consultations » serait poursuivie, tout en faisant valoir que le déchaînement de violences l’obligeait à présent à prendre des mesures plus agressives. « Nous les pourchasserons, nous irons les repêcher », a-t-il dit à propos de ceux qui collaborent avec les insurgés.
Après le bain de sang de Baga, Washington avait demandé au gouvernement nigérian « plus qu’une simple réponse sécuritaire » face à « l’extrémisme violent » de l’organisation islamiste Boko Haram.
(Avec AFP)
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