Tunisie : Moncef Marzouki souhaite lever l’interdiction de voyager pour les hommes d’affaires
Le président tunisien, Moncef Marzouki, a estimé qu’il fallait mettre fin à l’interdiction de voyager des hommes d’affaires tunisiens soupçonnés de corruption, depuis la révolution, sous l’ancien régime de Ben Ali.
Plus de deux ans après la révolution, les hommes d’affaires tunisiens soupçonnés de corruption sous l’ancien régime Ben Ali sont toujours soumis à une interdiction de voyager. Dimanche 12 mai, le président, Moncef Marzouki, a estimé qu’il était temps de « lever ces interdictions pour mettre en place un mécanisme de réconciliation ».
Ce mécanisme doit obéir aux principes de « la transparence totale pour aboutir à une réconciliation qui permette de relancer l’économie et d’établir la justice », a-t-il ajouté à l’ouverture d’un débat sur la relance de l’économie, à l’initiative de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, patronat).
Le patronat a réclamé plusieurs fois en vain la liste des hommes d’affaires accusés de corruption. Au lendemain de la révolution, le chiffre de 400 établi avait été contesté. Si Marzouki a estimé qu’ils représentaient 0,4% des chefs d’entreprises, les chiffres publiés par la presse ont oscillé entre 2 000 et 400 hommes d’affaires impliqués, alors que la nature des malversations ou des délits reste inconnue.
La présidente de l’Utica, Wided Bouchamaoui, a regretté que les chefs d’entreprises soient l’« objet de dénigrement ». « Il est difficile de relancer l’investissement en l’absence d’un agenda politique clair, d’un calendrier électoral et d’une Constitution », a-t-elle estimé, en allusion au retard de l’Assemblée nationale constituante (ANC) à rédiger la loi fondamentale.
"Progrès remarquables"
Les autres composantes de la Troïka semblent partager l’opinion de Marzouki. Le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar, a approuvé la levée des interdits de voyage pour les hommes d’affaires et assuré que le texte de la Constitution serait soumis au vote en juillet. De son côté, le chef du gouvernement, l’islamiste Ali Larayedh, a évoqué un projet de loi visant à améliorer le climat des affaires et les procédures et fait état de « progrès remarquables » au plan de la sécurité.
Outre les hommes d’affaires, le président tunisien a préconisé une « réhabilitation des professionnels des médias et des personnels de la sécurité », au moment où l’armée pourchasse des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda sur les hauteurs ouest du pays, à la frontière de l’Algérie. La Tunisie « ne sera jamais un émirat du Moyen-âge », a poursuivi Moncef Marzouki faisant allusion à cette traque.
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