Carte interactive : tour d’Afrique des missions de maintien de la paix

Conséquence de la multiplication, ces deux dernières décennies, des conflits armés sur son sol, l’Afrique est le continent qui accueille le plus de missions de maintien de la paix. Combien coûtent-t-elles ? Qui y contribue ? Que font-elles sur le terrain ? J.A. a enquêté.

L’Afrique accueille 8 des 15 opérations de pacification menées par l’ONU dans le monde. © AFP

L’Afrique accueille 8 des 15 opérations de pacification menées par l’ONU dans le monde. © AFP

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Publié le 13 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Plus de la moitié des missions des Nations unies de maintien de la paix se trouvent en Afrique. De l’ONUST (Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve), déployé au Moyen-Orient depuis mai 1948 et dont une base est implantée au Caire, en Égypte, à la Minusma (Mission intégrée des N.-U. pour la stabilisation au Mali) qui interviendra à partir du 1er juillet, le continent accueille au total 8 des 15 opérations de pacification menées par l’ONU dans le monde. Et si l’on compte celles qui relèvent d’autres organisations (UE, UA, CEEAC, CEDEAO …), cela porte le total à 19 missions.

Une conséquence de la « multiplication des violences » sur le continent, affirme Jean Delors Biyogue, expert du Réseau de recherche sur les opérations de paix (ROP). « Entre 1990 et 2006, l’Afrique a connu 26 conflits armés », relève-t-il, soulignant que ces derniers sont dus à la fois au « refus des populations de subir les dictats des régimes autoritaires », mais aussi aux « appétits grandissants » des politiciens africains dans la « lutte pour accéder ou conserver le pouvoir par tous les moyens ».

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En Côte d’Ivoire par exemple, le Conseil de sécurité des Nations unies a dû, pour la première fois de l’histoire des missions de maintien de la paix en Afrique, intégrer en 2006 la certification du scrutin présidentiel au mandat de sa mission sur place, l’Onuci (Opérations des Nations unies en Côte d’Ivoire). Une expérience justifiée par « l’absence de crédibilité des acteurs et des institutions ivoiriens devant organiser les élections », rappelle Jean Delors Biyogue.

Coût

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Au coeur du continent, une autre mission onusienne, la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation du Congo, autrefois Monusco), tente depuis 1999 d’aider les Congolais à restaurer et à consolider la paix sur leur territoire national, en proie à une multitude des groupes armés nationaux et étrangers, particulièrement dans la partie est du pays. À ce jour, plus de 19 000 Casques bleus y sont déployés avec un mandat de « protection des civils ». Coût annuel de l’opération : plus de 1,35 milliard de dollars. Abstraction faite, néanmoins, des 140 millions de dollars additionnels prévus pour le déploiement de la « brigade d’intervention » qui sera composée des troupes de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud, du Malawi, et qui sera chargée de traquer les forces négatives au Kivu. Bref, c’est l’une des plus importantes missions de maintien de la paix dans le monde.

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"Africanisation"

Comme le démontre la composition de la brigade d’intervention en RDC, les pays africains manifestent de plus en plus de volonté d’ « apporter des solutions africaines aux problèmes africains », en engageant des troupes sur le terrain. « On assiste petit à petit à l’africanisation des missions de maintien de la paix en Afrique », explique, chiffres à l’appui, Jocelyn Coulon, le directeur du ROP : les quelque 15 000 hommes de l’Amisom (mission de l’Union africaine en Somalie), la plus importante opération de l’UA, proviennent essentiellement des pays africains, particulièrement d’Ouganda (6 623 soldats), du Burundi (4 432) et du Kenya (3 650). Les troupes africaines sont également en grand nombre dans les missions hybrides ONU/UA sur le continent.

Seulement voilà, les contributions des États membres de l’UA aux opérations de paix en Afrique ne représentent à peine que… deux mois du budget de l’Amisom, selon une source du département Paix et Sécurité de l’organisation continentale. Autrement dit, sans un soutien extérieur, il n’existerait aucune opération de la paix chapeautée par l’UA. « Une solution africaine aux problèmes africains devrait pourtant commencer par un financement africain », se désole Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et président de l’Institut panafricain de stratégie (IPS).

De fait, aucun pays africain ne fait partie du top 5 des contributeurs des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Sur 7,33 milliards de dollars affectés aux 15 missions onusiennes en cours, les États-Unis y contribuent à la hauteur de 28 %, suivi du Japon (10%), de la France (7,21%), de l’Allemagne (7,14%) et le Royaume-Uni (6,68%). Les données sur les financements des pays africains ne sont, elles, pas publiques…

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Par Trésor Kibangula

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