Italie : la ministre Kyenge essuie de nouvelles insultes racistes

Un groupuscule italien d’extrême droite, Forza Nuova, a exposé une banderole raciste et insultante envers la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge. Italo-Congolaise, celle-ci fait l’objet d’attaques nauséabondes de la part de l’extrême droite depuis sa nomination au gouvernement, le 28 avril.

La ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, est visée par des groupuscules racistes. © AFP

La ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, est visée par des groupuscules racistes. © AFP

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Publié le 9 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

« Kyenge, retourne au Congo », pouvait-on lire sur une banderole accrochée dans la nuit du 8 mai devant le siège du Parti Démocrate (PD), dont elle est membre, à Macerata, dans le centre de l’Italie, près de la côte adriatique. Un acte qui porte la signature de Forza Nuavo, un groupuscule italien d’extrême droite.

« On ne peut pas vendre au rabais la citoyenneté italienne à des éléments étrangers à notre culture, comme on ne peut pas obliger les citoyens à applaudir un modèle de société multiraciale comme celui de la banlieue parisienne », ont ajouté plus tard les membres de Forza Nuavo dans un communiqué.

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Le péché de Cécile Kyenge ? Être la première femme noire de l’histoire de l’Italie à accéder au rang de ministre. Ses détracteurs lui reprochent également de vouloir ouvrir un débat sur le droit de la citoyenneté basé sur le droit du sol.

« Ce n’est pas eux qui vont m’arrêter », a réagi Cécile Kyenge, 49 ans, arrivée en Italie en 1983 de la République démocratique du Congo. « Je veux susciter un débat et non imposer un modèle », a-t-elle ajouté.

"Actions de fascistes"

De nombreuses voix se sont élevées pour défendre la ministre de l’Intégration, nommé le 28 avril, qui se dit « noire et fière de l’être ». Nichi Vendola, leader du parti SEL de gauche et président des Pouilles, une région du sud, a dénoncé « les misérables actions des fascistes » contre Cécile Kyenge qui a déjà été victime d’insultes racistes provenant de groupes d’extrême droite ou de membres du parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord.

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Le célèbre footballeur italien d’origine ghanéenne, Mario Balotelli, s’est dit prêt à participer à une campagne contre le racisme, lancée par Cécile Kyenge.

Dix jours plus tôt, Mario Borghezio, ancien sénateur italien, affirmait publiquement : « Je suis raciste, je ne l’ai jamais nié. La ministre Kyenge doit rester chez elle, au Congo. C’est une étrangère dans ma maison. Qui l’a dit qu’elle est italienne ? Sa nomination a été une grande connerie. » Un « choix de merde, un éloge à l’incompétence (…) Kyenge a la tête d’une femme au foyer », avait-il ajouté.

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Les principaux dirigeants du pays et la presse italienne prennent en revanche la défense de la ministre. « Cécile Kyenge est fière d’être noire et nous sommes fiers de l’avoir dans notre gouvernement comme ministre de l’Intégration », avaient déjà affirmé, dans un communiqué conjoint, le chef du gouvernement, Enrico Letta, et son adjoint, Angelino Alfano.

(Avec AFP)

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