RDC : le M23 et l’armée congolaise accusés de viols par l’ONU

L’ONU a une nouvelle fois imputé, dans un rapport publié mercredi 8 mai, des faits de viols à l’armée congolaise (FARDC). Selon les Nations unies, au moins 135 femmes et filles auraient été violées fin 2012 alors qu’elles fuyaient l’avancée des rebelles du M23, eux-mêmes accusés d’exactions. Les enquêteurs estiment que les forces armées de RDC et le M23 pourraient être poursuivis pour crimes contre l’humanité.

Un soldat des FARDC. © AFP

Un soldat des FARDC. © AFP

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Publié le 8 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

« Des soldats congolais ont violé des femmes sous la menace de pistolets, frappé des hommes qui essayaient de défendre leurs épouses et leurs maisons, tué un garçon qui protégeait son bétail », ont révélé des enquêteurs de l’ONU dans un rapport publié mercredi 8 mai et portant sur la fin de l’année 2012, alors que les Forces armées de RDC (FARDC) étaient mises en déroute par les rebelles du M23, notamment aux alentours de Goma, en novembre dernier.

Selon le document, qui s’appuie sur 350 entretiens avec des témoins et des victimes, au moins 102 femmes et 33 filles ont été victimes de viols et d’autres actes de violence sexuelle perpétrés par les soldats, « de façon systématique, et avec une extrême violence. (…) Un ou deux soldats, raconte notamment le document, devaient quitter les lieux avec le butin, et au moins un devait rester en faction pendant que les soldats congolais violaient femmes et filles dans la maison ».

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Enfants soldats et esclavage au M23

Les rebelles du M23 sont eux aussi accusés d’exactions, notamment de nombreux viols et d’assassinats à l’occasion de la prise de la capitale du Nord-Kivu, le 25 novembre. Selon un décompte des enquêteurs, 17 personnes, dont deux garçons, ont été tués dans l’offensive pour la conquête de la ville et, pendant les dix jours d’occupation de Goma et de la ville voisine de Sake, « au moins 11 civils ont été exécutés arbitrairement » et les combattants du M23 ont commis 58 viols.

Toujours selon le rapport, le M23 s’est emparé d’un camp militaire où au moins 49 femmes, essentiellement des épouses de soldats en fuite, ont été violées ou ont subi des sévices sexuels. L’ONU évoque également l’enrôlement d’enfants soldats et des faits d’esclavage.

Allusion au Rwanda

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Ces exactions, souligne l’ONU, peuvent « constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », selon les critères de la Cour pénale internationale (CPI). En conséquence, « les autorités congolaises devraient rapidement juger les rebelles et les officiers de l’armée "quels que soient leurs rangs" », préviennent les enquêteurs. Onze soldats congolais ont déjà été arrêtés en décembre : deux pour meurtre, mais un seul pour viols, souligne le rapport. Le gouvernement congolais a aussi suspendu douze officiers de haut rang.

Le rapport encourage enfin les pays voisins, référence voilée au Rwanda, à « aider la RDC à arrêter et à traduire en justice les dirigeants du M23 ». En mars, le chef de guerre Bosco Ntaganda s’est rendu à la justice internationale, en se réfugiant à l’ambassade des États-Unis à Kigali. Le Rwanda a cependant toujours démenti les accusations du rapport d’experts de l’ONU selon lequel il apportait une aide militaire au M23.

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Mathieu Olivier (avec AFP)

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