Guinée : première inculpation pour un viol commis le 28 septembre 2009

Deux ONG ont annoncé, mardi 7 mai, la première inculpation d’un gendarme guinéen pour un viol commis en 2009 dans le stade de Conakry, où une centaine de femmes ont subi le même sort. Les organisations se sont félicitées de ce « signal fort » donné par la justice.

Le nouveau stade de Conakry. © AFP

Le nouveau stade de Conakry. © AFP

Publié le 8 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Inculpé pour viol et placé sous mandat de dépôt le 30 avril à Conakry, le gendarme a été entendu sur le fond, mardi, par les juges, ont indiqué dans un communiqué la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH).

« Nos organisations se félicitent de cette décision judiciaire qui constitue une avancée importante dans ce dossier, s’agissant du premier acte judiciaire de cette nature concernant un auteur des violences sexuelles commises massivement au stade de Conakry le 28 septembre 2009 », ont ajouté les deux ONG.

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C’est grâce au témoignage de la victime que le gendarme soupçonné d’avoir « avec deux autres éléments de la gendarmerie, violé une femme dans l’enceinte du stade », a pu être arrêté.

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Citée dans le communiqué de la FIDH et de l’OGDH, elle dit espérer « que la justice ira au bout, pour que toutes celles qui ont subi le même sort puissent sortir du silence et être enfin reconnues dans leurs droits ».

« Aujourd’hui, grâce au courage d’une femme qui est allée dire aux juges ce qu’elle avait subi au stade, et à l’action du collectif d’avocats des victimes qui l’a accompagnée, un signal fort est envoyé par la justice à ceux qui ont commis ces crimes », a déclaré Thierno Sow, président de l’OGDH.

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Selon Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH, « un pas important » a été franchi « qui ne peut qu’encourager les victimes en attente de justice ».

Lutter contre l’impunité

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Le 28 septembre 2009, des milliers d’opposants à la junte du capitaine Moussa Dadis Camara s’étaient rassemblés dans le stade de Conakry, où ils ont été les victimes d’une féroce répression. Outre les viols,- selon un rapport de la Commission internationale d’enquête de l’ONU, au moins 109 femmes ont été violées ou encore emmenées de force dans des camps militaires ou des résidences privées pour être soumises à l’esclavage sexuel pendant plusieurs jours -, au moins 157 personnes avaient été tuées et 84 sont portées disparues.

>> Sur le même sujet : interview vidéo (2012) de Sidiki Kaba, président d’honneur de la FIDH.

Un comité national de juges a été nommé pour enquêter sur le massacre et six militaires ont à ce jour été inculpés pour des crimes autres que les viols, mais sans qu’aucun procès n’ait encore eu lieu.

La FIDH et l’OGDH, parties civiles dans cette affaire, encouragent « les autorités guinéennes, judiciaires et politiques, à poursuivre leurs efforts engagés dans la lutte contre l’impunité et à soutenir les magistrats instructeurs en charge de ce dossier ».

« Le jugement de tous les responsables des crimes perpétrés le 28 septembre 2009 constitue un élément crucial pour l’établissement de la vérité et de la justice pour les victimes, mais aussi pour combattre le fléau de la violence politique, récurrente en Guinée », selon les deux organisations.

Elles « demeurent ainsi très préoccupées par la situation qui prévaut à Conakry, à quelques semaines des élections législatives prévues le 30 juin, et du regain de violence qui a marqué les manifestations de l’opposition des dernières semaines » qui ont donné lieu à des violences meurtrières.

(Avec AFP)

 

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