Tunisie : sur la trace des jihadistes du mont Chaambi

Les terroristes actuellement retranchés sur les pentes du Jebel Chaambi sont liés à la cellule d’Al-Qaïda démantelée dans la même zone au mois de décembre dernier, selon Tunis. Entraînés par des Algériens membres d’Aqmi, ils vadrouillent des deux côtés de la frontières et ont un solide entraînement militaire.

Des forces tunisiennes montant la garde devant le mont Chaambi. © AFP

Des forces tunisiennes montant la garde devant le mont Chaambi. © AFP

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Publié le 7 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Il n’y avait guère de doutes. Mardi matin, lors d’une conférence de presse à Tunis, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a confirmé que la vingtaine de terroristes traqués depuis une semaine par les forces de sécurité dans le Jebel Chaambi « appartiennent au réseau Al-Qaïda ».

En décembre 2012, un jeune adjudant de la Garde nationale avait été tué lors d’un accrochage avec des hommes armés près de ce massif montagneux, situé entre Kasserine et la frontière avec l’Algérie. Une dizaine de jours plus tard, seize islamistes radicaux étaient arrêtés dans la même zone. Ils appartenaient à un groupe terroriste baptisé « Les Milices d’Okba Ibn Nafaa », dont l’objectif était de créer une cellule d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Tunisie pour y organiser des attentats.

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Entraînés par trois Algériens proches de l’émir d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, la plupart d’entre eux étaient des Tunisiens de moins de 30 ans, originaires de la région de Kasserine ou liés au mouvement Ansar al-Charia, d’Abou Iyadh. À l’époque, 18 autres membres de ce réseau s’étaient évanouis dans la nature malgré d’importantes opérations de recherche.

Selon les autorités, une partie de ces apprentis jihadistes seraient aujourd’hui retranchée sur les pentes boisées du Jebel Chaambi. Ces terroristes, parmi lesquels se trouveraient plusieurs Algériens, sont bien organisés et entraînés. Ils se cachent dans les bosquets et vadrouillent des deux côtés de la frontière, empruntant de discrets sentiers de montagnes également utilisés par des contrebandiers en tout genre

Mines artisanales

Bien équipés – en décembre, les forces de l’ordre avaient trouvé des fusils d’assaut, des jumelles ou encore des tenues militaires… -, les jihadistes du Chaambi sont rompus au maniement des armes et des exlosifs. Ils ont notamment miné le massif à l’aide d’engins artisanaux qui ont fait plusieurs victimes depuis le début des opérations de ratissage. Selon un bilan officiel fourni par le ministère de l’Intérieur, seize militaires et gendarmes ont été blessés par ces mines. Cinq ont même dû être amputés d’une ou des deux jambes.

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Un temps dépassées par cette menace, les autorités tunisiennes affirment désormais qu’elles maîtrisent la situation. « On les a isolés, et hier nous avons arrêté la principale personne qui [les] approvisionnait (en nourriture) », a déclaré Mohamed Ali Aroui, précisant que les militaires ratissaient le Jebel Chaambi à coup de mortier pour faire exploser les mines.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a par ailleurs indiqué qu’un deuxième groupe terroriste, composé d’une quinzaine d’individus, était également poursuivi dans la région du Kef. Aucune information supplémentaire n’a été fournie sur ce réseau, qui serait apparemment lié à celui du Jebel Chaambi.

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Benjamin Roger

La Matinale.

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