Syrie : les rebelles ont utilisé du gaz sarin, selon Carla del Ponte

D’après Carla del Ponte, membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie, les rebelles syriens ont fait usage de gaz sarin lors des combats qui les opposent au régime de Bachar al-Assad.

Carla del Ponte, le 18 février 2013 à Genève. © AFP

Carla del Ponte, le 18 février 2013 à Genève. © AFP

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Publié le 6 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Jusque-là portées contre l’armée régulière de Bachar al-Assad, les accusations d’utilisation d’armes chimiques pèsent désormais sur les rebelles syriens. Selon Carla del Ponte, membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie, les insurgés auraient notamment fait usage de gaz sarin.

« Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin », a déclaré Mme del Ponte, dans une interview à la radio suisse italienne dans la nuit de dimanche à lundi. « Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin », a-t-elle ajouté.

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Ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Carla del Ponte a expliqué que les recherches de la Commission d’enquête de l’ONU, qui doit présenter ses observations aux prochaines sessions du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en juin, étaient loin d’être terminées. Elle a par ailleurs précisé que les enquêtes en cours pourraient aussi établir si le gouvernement de Bachar al-Assad a aussi utilisé ou non ce genre d’armes chimiques.

Pupilles dilatées et violentes convulsions

Le sarin est un puissant gaz neurotoxique découvert à la veille de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne et utilisé lors d’un attentat dans le métro de Tokyo en 1995. Outre son inhalation, le simple contact de ce gaz avec la peau bloque la transmission de l’influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d’un demi-milligramme pour un adulte. Il est inodore et invisible.

Les victimes se plaignent d’abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées. Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort. Il peut être utilisé en aérosol, notamment à partir de l’explosion de munitions mais peut également servir à empoisonner l’eau ou la nourriture, selon le Center for Disease and Control Prevention (CDC) d’Atlanta.

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