Mali : des Touaregs créent un Haut conseil de l’Azawad pour négocier avec Bamako
Des notables touaregs ont créé, le 2 mai, le Haut conseil de l’Azawad, dans le nord du Mali. Son président, l’ancien député de Kidal, Mohamed Ag Intalla, appelle les deux principaux groupes rebelles, le MNLA et le MIA, à le rejoindre pour négocier la paix avec Bamako.
Malgré leurs divisions, les Touaregs maliens ont enfin compris la nécessité de se doter d’une structure politique civile commune pour négocier avec Bamako. Des « chefs de fractions et des notables » du nord du Mali ont ainsi créé le 2 mai, le Haut conseil de l’Azawad, qui ne réclame pas l’indépendance de la région.
À l’issue d’une Assemblée générale organisée dans la ville de Kidal (nord-est du Mali), Mohamed Ag Intalla, qui a été député de cette même ville, a été placé à la tête de la nouvelle organisation qui se dit « consciente de l’impérieuse nécessité d’unir tous les fils de l’Azawad au sein d’un organe commun capable de porter les aspirations de leur lutte commune », indique un communiqué.
Solution politique
Le Haut conseil « appuiera tous les efforts en vue de trouver par le dialogue une solution politique négociée à la crise que traverse l’Azawad. (…) C’est un mouvement pacifique qui ne réclame pas l’indépendance d’une partie du nord du Mali et est contre toute idée de partition (de cette région) », affirme le document ».
« Nous sommes également contre le terrorisme. Nous voulons mettre ensemble tous les fils touaregs du Nord et les autres frères pour faire la paix avec le Sud, avec tous les Maliens », a déclaré M. Ag Intalla, qui dit avoir déjà pris un « premier contact » avec la Commission dialogue et réconciliation, créée début mars par le gouvernement malien, « pour manifester notre volonté d’aller à la paix pour tout le Mali ».
La question du désarmement
Ag Intalla invite « expressément » les deux principaux mouvements armés touaregs de la région de Kidal, le Mouvement islamiste de l’Azawad (issu d’Ansar Eddine) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), à « intégrer rapidement le HCA ».
« Nous ne voulons plus de guerre », a encore affirmé Ag Intalla, considéré par les observateurs comme un modéré. Reste que Bamako devra donner des sérieux gages au HCA pour que celui-ci puisse convaincre les mouvements rebelles de déposer les armes, ce qu’ils ont refusé de faire jusqu’à présent.
(Avec AFP)
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