Côte d’Ivoire : premiers pas hors de la « justice des vainqueurs »
Pour la première fois depuis la fin de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, des soldats des FRCI ont été condamnés pour des exactions commises contre des civils.
![Des soldats des FRCI, en avril 2011 lors des combats contre les forces pro-Gbagbo à Abidjan. © Sia Kambou/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/05/03/003052013165758000000frcioeuvrevainjusok.jpg)
Des soldats des FRCI, en avril 2011 lors des combats contre les forces pro-Gbagbo à Abidjan. © Sia Kambou/AFP
Ce ne sont que des soldats, mais c’est un signal clair… En condamnant jeudi 2 mai deux membres des Forces républicaines (FRCI) poursuivis pour le meurtre de civils fin 2011, le tribunal militaire d’Abidjan fait un premier pas vers une justice qui ne soit pas celle des « vainqueurs », selon le terme de l’opposition pro-Gbagbo et la plupart des ONG internationales qui travaillent en Côte d’Ivoire.
« Doumbia Amara, chef de sécurité [à l’époque des faits, NDLR] à Vavoua (centre-ouest), et Daouda Bazémon coauteurs des crimes de meurtres et de tentatives de meurtres », ont été condamnés respectivement à dix ans et sept ans de prison ferme, selon le verdict prononcé par le juge Koffi Kouadio après de longues heures de délibérations.
Ils sont tenus pour responsables de la mort d’au moins cinq personnes, le 18 décembre 2011 à Vavoua. Cinq autres soldats, dont un Burkinabè, ont été déclarés « non coupables des faits qui leur sont reprochés ».
Polémiques
Lui aussi Burkinabè, mais condamné, Daouda Bazémon est frappé d’une « interdiction du territoire de la République de Côte d’Ivoire pendant cinq ans ». Sa nationalité avait été l’objet de vives polémiques dans la presse ivoirienne, compte tenu de son appartenance à l’armée nationale, et du contexte si prégnant dans le pays du funeste concept de « l’ivoirité ».
Ouvert le 11 avril, ce procès était le premier pour violences meurtrières organisé contre des éléments des FRCI, dont la réputation a été entâchée de nombreuses exactions depuis la crise postélectorale de 2010-2011.
(Avec AFP)
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