Tunisie : accusé d’agression sur une étudiante voilée, le doyen de la faculté de la Manouba a été acquitté

Habib Kazdaghli, le doyen de la faculté de la Manouba, a été acquitté par la justice tunisenne. Il était accusé d’avoir agressé une étudiante voilée. Laquelle, en revanche, a été condamnée avec une autre militante salafiste à deux mois de prison avec sursis pour « atteinte aux biens d’autrui » et « préjudice à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ».

Habib Kazdaghli devant le tribunal de Tunis, le 28 mars 2012. © Fethi Belaid/AFP

Habib Kazdaghli devant le tribunal de Tunis, le 28 mars 2012. © Fethi Belaid/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 2 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Mis à jour à 17h19.

« La justice tunisienne m’a acquitté et les deux étudiantes ont été condamnées à deux mois avec sursis », a indiqué, jeudi 2 mai, Habib Kazdaghli, le doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM). Il était accusé d’avoir giflé, le 6 mars 2012, une étudiante et militante salafiste, qui avait comparu devant le conseil de discipline quelques jours auparavant.

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« Je suis soulagé que cette histoire prenne fin, c’est un soulagement pour la Tunisie car les tentatives de porter atteinte à la modernité de l’université ont échoué », a-t-il poursuivi.

Le ministère public avait requalifié l’accusation en « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ». Kazdaghli encourait donc cinq ans de détention, au lieu de quinze jours pour une simple agression sans gravité. Le procès, qui a traîné en longueur, étant repoussé à de multiples reprises, avait rapidement pris une tournure politique en confrontant une nouvelle fois les modernistes et les laïcs, d’un côté, à la majorité gouvernementale, de l’autre.

"Opération orchestrée"

En octobre 2012, Habib Kazdaghli avait confié sa version des faits à Jeune Afrique, affirmant qu’il s’agissait «  d’une opération orchestrée : ce jour là, elle [la plaignante, NDLR] m’avait agressé avec une de ses camarades et avait dévasté mon bureau, si bien que j’avais demandé l’intervention de la police. Pendant que je déposais plainte au commissariat, l’étudiante faisait venir une ambulance et m’accusait d’agression. » Celle-ci avait d’ailleurs été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours. Une pratique à laquelle le doyen s’opposait fermement, ne cédant pas à la pression des salafistes.

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En Tunisie, les jugements ne sont pas annoncés lors d’audiences mais rendus publics au greffe du tribunal. L’AFP a pu obtenir une copie du document, confirmant que le tribunal avait condamné les étudiantes pour « atteinte aux biens d’autrui » et « préjudice à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ».

(Avec AFP)

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