Présidentielle malgache : des candidatures à problème

Le dépôt des candidatures à la présidentielle a pris fin, dimanche 28 avril. La Cour électorale spéciale doit statuer sur un nombre record de 49 dossiers. Et publier d’ici à la fin de la semaine la liste de ceux qui ont été validés. Un travail qui s’annonce laborieux.

Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana ne remplissent pas tous les critères pour être candidats. © AFP/Montage J.A.

Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana ne remplissent pas tous les critères pour être candidats. © AFP/Montage J.A.

Publié le 29 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 18h02.

Les huit magistrats de la Cour électorale spéciale (CES) ne vont sans doute pas beaucoup dormir cette semaine. Leur mission : examiner les 49 dossiers déposés par les prétendants à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 24 juillet. Plusieurs d’entre eux risquent de ne pas satisfaire aux conditions prévues par la loi.

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Le texte relatif à l’élection du premier président de la Quatrième République prévoit notamment que tout candidat doit « résider physiquement » à Madagascar « depuis au moins six mois » avant la clôture du dépôt des candidatures.

Ratsiraka, Ravalomanana : deux candidatures fragiles

Une condition qui pourrait poser problème à au moins deux des principaux prétendants, et non des moindres. Lalao Ravalomanana, la femme de l’ancien président malgache toujours exilé en Afrique du Sud, n’est revenue sur la Grande Île que le 12 mars dernier, officiellement pour rendre visite à sa mère malade. « Elle a été contrainte à l’exil. Et elle n’a jamais été condamnée par un tribunal. Son cas doit faire l’objet d’une lecture compréhensive », plaide Mamy Rakotoarivela, le chef de la mouvance Ravalomanana.

De fait, si ce dossier est rejeté, le camp de l’ancien président malgache sera amené à boycotter le scrutin présidentiel au risque de nuire à sa crédibilité, voire de provoquer des troubles. Des conséquences qui dépassent la simple application du droit. Et qui mettent un peu plus la pression sur les magistrats.

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Autre cas épineux pour les membres de la CES, celui de Didier Ratsiraka. L’ancien président malgache a surpris bon nombre d’observateurs en faisant déposer son dossier samedi. Mais il ne remplit pas non plus le critère de résidence. L’Amiral rouge a reposé les pieds sur le territoire malgache le 18 avril. Son dernier passage à Madagascar remontait à la fin de l’année 2011. « C’est vrai que ma candidature a peu de chance d’aboutir, reconnaît Didier Ratisraka. Mais elle va faire taire certaines critiques concernant mon âge ou ma prétendue volonté d’encourager le report des élections ».

"La preuve que nous avons failli"

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Parmi les 47 autres candidats, certains pourraient également ne pas être solvables. La loi prévoit le versement d’une caution de 17 700 euros pour les frais engagés par l’administration dans l’organisation des élections. Or, seule une poignée d’entre eux peut espérer atteindre les 10% des suffrages exprimés, le seuil requis pour être remboursé par l’État. Une bonne partie des 17 candidats qui se présentent sans étiquette politique, et donc sans le soutien financier d’un parti, pourrait être confrontée à cette difficulté.

Artiste, opérateurs économiques, « envoyés de dieu » ou représentant du parti « Obama », certains auront surtout présenté un dossier pour faire parler d’eux, sans véritablement espérer s’aligner au départ de la course. « Ce nombre pléthorique de candidats est la preuve que nous avons failli à l’assainissement de l’espace politique malgache, estime Sahondra Rabenarivo, juriste et membre de l’observatoire de la vie publique. Le code électoral n’a pas permis de limiter l’éligibilité des candidats, par exemple en les obligeant à appartenir à un parti existant, sérieux, et bien implanté au niveau national ».

La Cour électorale spéciale doit annoncer la liste des candidatures validées vendredi 3 mai au plus tard.

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