Guinée : Conakry, capitale africaine du livre… pendant 72h

Le salon des « 72h du livre » a ouvert ses portes à Conakry, mardi 23 avril. En présence de nombreuses personnalité politiques et littéraires.

Les 72h du livre de Conakry fêtent leur 5e édition. © Haby Niakaté/J.A.

Les 72h du livre de Conakry fêtent leur 5e édition. © Haby Niakaté/J.A.

Publié le 24 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

« Ouagadougou a le cinéma, Bamako la photographie, Abidjan la musique, Dakar la mode etc… Les capitales ouest-africaines ont toutes des évènements ! Conakry, à partir de cet instant, sera la capitale du livre en Afrique ! » En prononçant ces mots, Sansy Kaba Diakité, directeur de la maison d’édition L’Harmattan Guinée, a provoqué les applaudissements nourris des invités présents lundi à l’ouverture des « 72h du livre », une cérémonie qui s’est voulue aussi chronométrée qu’elle fut sérieuse et protocolaire.

Co-organisé par l’antenne guinéenne de l’Harmattan, le ministère guinéen de la culture et l’ambassade de France en Guinée, l’événement se déroule du 23 avril – journée mondiale du Livre et du droit d’auteur – au 26 avril prochain. Ce salon du livre a lieu au Centre culturel franco-guinéen (CCFG) et en est déjà à sa cinquième édition. De l’avis de tous, jamais il n’avait attiré, pour un premier jour, autant de monde. Étudiants, journalistes ou simples lecteurs se sont déplacés en nombre pour assister à cette cérémonie d’ouverture.

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Cérémonie d’ouverture des 72h du livre de Conakry, le 23 avril 2013.

© Haby Niakaté/J.A.

De nombreuses personnalités officielles étaient également présentes : le représentant de l’Unesco en Guinée, Mamadou Dia Diallo, l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery, le ministre guinéen de la Culture, Hamed Tidiany Cissé et le Premier ministre Guinéen, en personne, Saif Mohamed Fofana… Des écrivains guinéens comme Djibril Tamsir Niane, Mamady Kaba, Cheik Oumar Kanté, ou encore le franco-camerounais Eugène Ebodé, le Malien Doumbi Fakoly ont aussi répondu à l’appel de Conakry.

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Audace

Le thème de cette édition – « Les mots au service de la paix » – reflète une évidence pour les organisateurs, lesquels tenaient à ne pas ignorer le difficile contexte politique du pays. « C’est une belle ambition, a déclaré l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery. Faire appel aux mots contre les maux de la guerre et de la violence, c’est un signe d’audace. Plus que jamais, la Guinée, a besoin de la vérité et de l’apaisement des mots, de cette pratique du dialogue. »

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« Les mots de la paix auront certainement besoin de plus de 72h pour être entendus, compris ou pour revenir à la mémoire de ceux qui les ont oubliés. Les 72h du livre doivent constituer un temps d’arrêt, une suspension, un moment de concentration dans une actualité effervescente et turbulente pour redécouvrir le sens des mots, pour s’écouter les uns les autres dans une attitude de respect », a poursuivi l’ambassadeur.

Visibilité

L’effervescence s’est ensuite installée dans les allées du salon. Loin des considérations politiques, sur les stands, libraires et éditeurs ont étalé leurs plus belles collections. Romans, essais politiques ou historiques, magazines : il y en a pour tous les goûts… et pour tous les âges. À l’étage du CCFG, Michelle Tanon Laura, écrivaine et vice-présidente de l’Association des Écrivains de Côte-d’Ivoire lit des contes à des enfants d’une école primaire de la ville.

Mais en Guinée, comme dans la plupart des pays du monde, impossible d’ignorer la profonde crise que traverse le marché du livre. Et si les acteurs et arpenteurs du salon louent l’organisation d’un tel événement littéraire, peu sont ceux qui peuvent aujourd’hui mesurer son impact, notamment économique. À l’un des stands du salon, la libraire Kadijatou Diaby (Carrefour de Guinée, quartier Minière, Conakry) affirme qu’elle ne pouvait « manquer l’événement, qui est surtout une occasion de faire découvrir l’ensemble de ses activités. » Dans le stand d’à côté, une éditrice est plus pragmatique encore : « On ne vend généralement pas grand chose lors de cet événement. Mais l’essentiel c’est d’être là et de montrer ses livres ! »

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Par Haby Niakaté, envoyée spéciale à Conakry

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