Nigeria : des affrontements entre Boko Haram et l’armée font des « dizaines de morts »

Depuis vendredi 19 avril, des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements entre les islamistes et l’armée à Baga au nord-est du Nigeria. La moitié de ce village de pêcheurs, situé sur les rives du Lac Tchad, auait par ailleurs été ravagé par un incendie provoqué par les combats.

Un véhicule de police au Nigeria. © AFP

Un véhicule de police au Nigeria. © AFP

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Publié le 22 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

Les premières fusillades entre islamistes armés et les militaires ont éclaté vendredi à Baga, village isolé de l’État de Borno où est basé le groupe islamiste nigérian Boko Haram, responsable d’attaques sanglantes dans le nord et le centre du pays depuis 2009. Selon une source gouvernementale s’exprimant sous couvert de l’anonymat, les violences qui ont suivi tout le weekend ont fait « des dizaines de morts ».

Le porte-parole militaire de l’État de Borno (nord-est), Sagir Musa, a cependant assuré que certaines informations de presse faisant état de 180 décès étaient « extrêmement exagérées ». « Il pourrait y avoir eu des victimes mais il est insensé de dire que 185 personnes ont été tuées, a-t-il dit. Sur mon honneur d’officier, je peux dire que rien de tel ne s’est produit », a affirmé le porte-parole, se refusant toutefois à donner davantage de précisions.

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D’après des habitants, les violences ont éclaté quand des militaires ont encerclé une mosquée où des islamistes armés étaient supposés s’être réfugiés. Les insurgés se seraient alors servis d’armes lourdes, mais peu d’informations ont pu être obtenues sur la nature des combats.

Le village dévoré par les flammes

Près de la moitié de la localité de Baga aurait par ailleurs été détruite par un incendie résultant des combats. « Environ 40% de la ville a été détruite par le feu. De nombreux habitants sont toujours portés disparus et pour le moment on suppose qu’ils ont fui dans la brousse », a déclaré lundi un responsable des secours sous couvert d’anonymat. Un porte-parole régional de l’agence nationale de gestion des situations d’urgence (NEMA), Abdulkadir Ibrahim, a indiqué que ses émissaires étaient arrivés à Baga. « Mais les communications avec eux sont difficiles et il est trop tôt pour mesurer l’ampleur des violences », a-t-il précisé.

Le réseau de téléphonie mobile dans certains endroits de l’État de Borno avait été très sérieusement endommagé l’an dernier quand les islamistes avaient brûlé des pylônes de télécommunications. Depuis 2009, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria, et leur répression par l’armée, ont fait au moins 3 000 morts.

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Les forces de sécurité nigérianes minimisent généralement le nombre des victimes dans les affrontements entre l’armée et le groupe islamiste radical. De leur côté, les habitants ont parfois tendance à exagérer le nombre de personnes tuées tout en accusant des militaires d’abattre sans discernement des civils durant leurs opérations.

La force conjointe de l’armée et de la police – déployée dans le Nord-Est pour combattre les islamistes dans le cadre d’une mission appelée « rétablissons l’ordre » – est accusée d’exécutions sommaires et de violences envers les civils, par diverses organisations internationales de défense des droits humains.

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Boko Haram refuse l’amnistie

Baga est situé à 150 kilomètres de la ville de Maiduguri, considérée comme le berceau du groupe Boko Haram. De nombreux insurgés se seraient dispersés ces dernières années dans tout l’État de Borno, du fait de la répression menée par les forces de sécurité dans la ville.

Actuellement, le Nigeria étudie la possibilité d’une amnistie envers les membres de Boko Haram pour mettre fin à l’insurrection. Le président a formé un comité, le 17 avril, afin de réfléchir à un tel accord. Mais le chef présumé du groupe Abubakar Shekau, considéré comme un « terroriste international » par Washington a déjà rejeté l’idée d’une telle amnistie. « De manière surprenante, le gouvernement nigérian parle de nous accorder une amnistie. Qu’avons nous fait de mal ? Au contraire, c’est nous qui devrions vous pardonner », avait-il ainsi lancé le 11 avril.

Le groupe Boko Haram avait par ailleurs revendiqué l’enlèvement de sept Français d’une même famille – dont quatre enfants âgés de 5 à 12 ans – le 19 février dans le nord du Cameroun. Les otages ont finalement été libérés au bout de deux mois de captivité, le 19 avril dernier.

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