Égypte : le ministre de la Justice démissionne avant un remaniement
Le ministre égyptien de la Justice, Ahmed Mekki, a présenté sa démission, le 21 avril, ont annoncé les médias d’État. Il devait être remplacé dans les prochains jours, au cours d’un remaniement ministériel est attendu.
Mis à jour le 21 avril, à 17h30
Au lendemain de l’annoncement du remaniement du gouvernement égyptien, Ahmed Mekki abandonne son poste. Le ministre égyptien de la Justice a présenté, le 21 avril, sa démission, ont annoncé les médias d’Etat.
« Nous assisterons bientôt à des changements dans ce gouvernement qui toucheront plusieurs ministères », a affirmé samedi le président égyptien Mohamed Morsi dans une interview à la chaîne Al-Jazeera également diffusée par la télévision publique locale. « L’objectif est de réaliser l’intérêt général », a-t-il dit, en niant que ce remaniement soit lié aux pressions de l’opposition qui réclame un gouvernement d’union nationale et fait du limogeage du Premier ministre Hicham Qandil une condition sine qua non pour participer aux législatives prévues à l’automne.
Mohamed Morsi a régulièrement répété sa confiance à Hicham Qandil. Selon les médias égyptiens, il pourrait remplacer plusieurs autres ministres notamment celui de la Justice Ahmed Mekki.
Un haut responsable à la présidence a précisé que le remaniement devrait intervenir dans les prochains jours. « Il y aura six ou huit ministres [concernés] et d’importants changements parmi les gouverneurs ». « Parmi les ministères touchés, certains sont importants », a-t-il ajouté, en refusant de préciser lesquels.
Rétablir la confiance
« Nous commenterons quand nous verrons les changements, il y a trop de variables. Mais nous avons clairement fait savoir que pour nous, ce dont l’Égypte a besoin, est un gouvernement d’union nationale, susceptible de rétablir la confiance », a déclaré, de son côté, Ahmed Kamel, porte-parole du parti de l’ex-secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. « Et les ministères liés (aux législatives) doivent être impartiaux », a-t-il ajouté.
Selon Shadi Hamid, directeur de recherche au Centre Brookings de Doha, un nombre croissant à la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, souhaite un changement au sein du gouvernement. « Il est clair pour tout le monde que Qandil est incompétent », a-t-il dit à l’AFP par téléphone. « Il y a aussi la question d’une plus grande présence des Frères musulmans au gouvernement. Elle est plutôt faible actuellement, 6 ou 7 ministres. Or, si les gens vous tiennent quoi qu’il en soit pour responsables des problèmes du pays (…) autant contrôler davantage de ministères ».
Néanmoins, les islamistes préféreraient accroître leur présence au gouvernement après l’élection d’un nouveau Parlement, plutôt que le faire dans un cabinet intérimaire.
Crise
La présidence de M. Morsi, élu en juin 2012, est émaillée d’affrontements meurtriers entre manifestants et policiers et de heurts confessionnels. Le gouvernement de Qandil doit en outre faire face à une situation économique extrêmement difficile, l’Égypte étant depuis la révolte confrontée à une montée du chômage, une baisse des revenus du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers en raison du climat d’instabilité.
Le Qatar a récemment annoncé qu’il allait acheter en Égypte des obligations pour 3 milliards de dollars, qui vont s’ajouter à une assistance financière de 5 milliards de dollars au pays. Le Caire et le Fonds monétaire international (FMI) sont par ailleurs engagés dans des discussions difficiles autour d’un prêt de 4,8 milliards de dollars assorti d’un programme de réformes économiques. « Je n’aime pas les prêts mais parfois ils sont un remède » nécessaire, a reconnu Mohamed Morsi, le président égyptien.
(Avec AFP)
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