François Amichia : « La sortie de crise en Côte d’Ivoire passe par la décentralisation »

François Albert Amichia est le président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci), et le président du Conseil des collectivités territoriales de la zone UEMOA, candidat à Treichville.

Amichia : « Nous avons souffert pendant la crise mais on a préservé notre tissu social. » © DR

Amichia : « Nous avons souffert pendant la crise mais on a préservé notre tissu social. » © DR

Publié le 19 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Avez-vous des craintes pour les élections municipales et régionales ?

François Albert Amichia : La tension est retombée depuis la crise postélectorale mais il faut rester vigilant. Il faut réussir à tout prix ces élections qui sont très attendues par les Ivoiriens. Les conseils municipaux n’ont pas été renouvelés depuis 2001. Nous sommes impatients d’avoir de nouvelles équipes pour nous mettre au travail.

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Quels sont les enjeux de ces élections ?

La reconstruction et la réconciliation, pour être durable, doivent être exprimées sur le terrain afin que l’on s’attaque aux vrais problèmes des citoyens. La sortie de crise passe par une bonne politique de décentralisation. Autrefois, on avait le village, la commune, le département et le district. Dans la nouvelle réorganisation administrative territoriale, il reste la commune et la région. Le district devient une structure déconcentrée. C’est l’esprit de la loi de 2003 qui a été réaffirmé en 2012.

Toutefois, tous les décrets n’application n’ont pas encore été pris. Il y a bien des transferts de compétence en matière d’éducation de base, de soins de santé, de politique environnementale mais les ressources humaines et financières ne sont pas à la hauteur des espérances des populations.

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Vos moyens n’ont-ils pas été augmentés ?

C’est en nette amélioration. Avant, nous avions des budgets mais le Trésor public ne nous approvisionnait pas. Depuis 2012, ce n’est plus le cas et les budgets sont en hausse de 20 %. Toutefois, nos moyens sont encore limités au regard des besoins. À Abidjan, nos recettes fiscales sont collectées par l’État (impôts fonciers, licences, taxes prélevées sur les marchés…). Mais le Trésor garde 60 % des impôts fonciers et ne nous reverse que 40 %. On devrait faire l’inverse.

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Vous êtes à nouveau candidat à Treichville, un quartier très métissé d’Abidjan. Quelles sont vos priorités ?

Nous avons souffert pendant la crise postélectorale mais on a su préserver notre tissu social. Treichville compte 54 % d’habitants d’origine étrangère. En favorisant le dialogue, on a pu éviter le pire. On a même accueilli beaucoup de déplacés de guerre. On se remet aujourd’hui de ces traumatismes. Mais il ya beaucoup à faire. Mon programme met l’accent sur la jeunesse, la formation et le développement économique et social. Nous sommes aussi entrain de nouer des relations plus fortes avec les opérateurs économiques de la commune qui abrite les industries du port d’Abidjan. Ils sont des partenaires avec lesquels on peut résoudre les problèmes de l’emploi. Les populations sont attachées à leur quartier et sont fières d’être des « enfants de Treichville ».

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Propios recueillis par Pascal Airault

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