Didier Ratsiraka : « Je suis le problème » de Madagascar

L’ancien président malgache Didier Ratsiraka, de retour définitivement dans son pays après onze ans d’exil, affirme qu’il est « le problème » de l’île. Mais il refuse d’annoncer s’il sera candidat ou non à la présidentielle prévue le 24 juillet.

L’ancien président malgache Didier Ratsiraka (à gauche), le 18 avril 2013 à Antananarivo. © AFP

L’ancien président malgache Didier Ratsiraka (à gauche), le 18 avril 2013 à Antananarivo. © AFP

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Publié le 19 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Personne ne sait si Didier Ratsiraka sera candidat à la présidentielle prévue le 24 juillet à Madagascar. « Ce débat n’a pas lieu d’être », selon l’ancien président malgache, revenu définitivement le 18 avril dans son pays après onze années d’exil.

« Quand je dis aux Malgaches, le problème de ce pays c’est moi, ça sent le nombrilisme, mais c’est la réalité parce que je suis le seul à avoir été destitué deux fois du pouvoir et à être revenu deux fois au pouvoir », a déclaré Didier Ratsiraka, le 18 avril, dans une interview exclusive à l’AFP-TV, à son retour sur la Grande Île. « Tout doit être discuté, tout peut être discuté, sans tabou, on met tout à plat, que ce soit le report des élections, avant le 24, ou après le 24 ou le 25 juillet, où est le problème à partir du moment où on trouve la solution à la crise ? Ça ne pose plus de problème pour moi », a-t-il ajouté.

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Réconciliation nationale

Exilé en France, après avoir concédé la victoire à son rival Marc Ravalomanana au terme d’une crise postélectorale en 2002, il affirme être « plus ou moins à l’origine » d’une conférence en cours organisée par le conseil des Églises chrétiennes malgaches, qui a pour objectif la réconciliation nationale après quatre ans de crise politique. « Il faut mettre un terme à ce cycle infernal et cette crise, qui n’a que trop duré, dont le peuple est la première victime, doit prendre fin d’une façon ou d’une autre », soutient l’ex-président.

Didier Ratsiraka n’exclut pas la présence à ces assises de l’ancien président exilé en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana, pourtant empêché à plusieurs reprises de rentrer au pays par les autorités de la Transition. « Il se peut que Marc Ravalomanana soit là, il se peut qu’il ne soit pas là, ça dépend des Malgaches », a-t-il précisé.

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"Chienne de vie"

Après avoir dirigé Madagascar pendant plus de 20 ans, Didier Ratsiraka, surnommé aussi l’"Amiral rouge" pour ses idéaux révolutionnaires, souhaite aujourd’hui se présenter comme solution au problème malgache. « Je n’ai pas de kalachnikov ni de pistolet, je ne peux pas imposer ma ou mes solutions, je l’exposerai ou je les exposerai… Si mes compatriotes l’acceptent, inch’Allah comme on dit, s’ils la récusent ou s’ils la refusent, et bien qu’à cela ne tienne, je mettrai ça dans mes grimoires et puis ça restera comme une page de l’histoire, comme une partie de l’histoire de ma chienne de vie politique », a-t-il expliqué, sans détailler ses propositions.

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L’ancien président Albert Zafy et l’actuel président de l’autorité de transition Andry Rajoelina étaient présents à l’ouverture de la conférence au sommet et se disent prêts au dialogue. Manque encore à l’appel l’ancien président Marc Ravalomanana, destitué en 2009.

(AFP)

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