Côte d’Ivoire : les grandes batailles des élections municipales et régionales
Dimanche 21 avril, les Ivoiriens sont à nouveau appelés aux urnes. Des dizaines de milliers de candidats se présentent aux élections municipales et régionales sensées achever un processus débuté avec la présidentielle de 2010 et poursuivi avec les législatives de 2011. Le FPI absent, on s’attendait à une campagne sans enjeu majeur. Erreur… Découvrez les dix batailles électorales à ne pas manquer.
Calomnies, insinuations, intrigues, intimidations… Les élections locales couplées (municipales et régionales) du 21 avril prochain donnent lieu à de sévères scènes d’empoignade. À tel point que la Commission électorale indépendante (CEI) a tenu à rappeler aux candidats les règles de bonnes de conduite. « Tu ne dois pas déchirer les affiches des différents candidats » ou « l’élection ce n’est pas la guerre », peut-on lire sur les panneaux d’affichage à Abidjan.
On pensait qu’il s’agirait d’une campagne électorale sans enjeu. C’était mal connaître le virus des Ivoiriens pour la politique. La campagne a été lancée officiellement le 6 avril, mais nombre de participants s’y préparaient déjà depuis longtemps en sillonnant de long en large leur circonscription à grand renfort de promesses. Pour les municipales, environ 21 000 candidats figurent sur les listes des 197 circonscriptions. Pour les régionales, ils sont plus de 3 000 dans 31 circonscriptions.
Les deux grands favoris du scrutin sont le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, son allié). Les deux formations, qui gouvernent ensemble au sein de la plateforme houphouétiste, n’ont pas lésiné sur les moyens financiers. Mais elles n’ont pas réussi à s’accorder et présentent des listes séparées dans la majorité des circonscriptions. Et certains duels s’annoncent très périlleux pour leurs protagonistes (voir la carte).
Le boycott du FPI
Face aux membres de la majorité présidentielle, une kyrielle d’indépendants – qui représentent la moitié des candidats. Beaucoup sont issus de l’opposition pro-Gbagbo qui a décidé de boycotter le scrutin. « Aucun militant du Front populaire ivoirien (FPI) ne doit prendre part à ces élections », avait rappelé Richard Kodjo, secrétaire général par intérim et porte-parole du FPI, soulignant que son parti « ne reconnaîtra pas les résultats de cette mascarade électorale ». De nombreux partisans de Laurent Gbagbo ont cependant bravé le mot d’ordre du parti. À l’image de Siki Blon Blaise, ex-gbagbiste qui a rejoint l’ex-ministre Sidiki Konaté, candidat RDR aux municipales à Man.
À l’issue du scrutin, c’est donc surtout le taux de participation qui permettra de tirer des conclusions sur le paysage électoral national. Un faible engouement des électeurs sonnera comme un désaveu pour le gouvernement et une victoire pour le FPI. En revanche, si les votants se déplacent en masse, le parti de Laurent Gbagbo devra méditer sur son choix de ne pas mener la bataille électorale.
Pascal Airault et Mathieu Olivier
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